Prise de poids chez le patient traumatisé crânien grave : impact sur la pression intracrânienne, l’oxygénation cérébrale et le pronostic - 07/09/15
Riassunto |
Introduction |
La prise de poids due à une balance hydrique positive est fréquente en réanimation. Celle-ci est un facteur de mauvais pronostic dans plusieurs pathologies tel que le syndrome de détresse respiratoire aiguë [1 ]. En cas de traumatisme crânien grave (TCG), il semble exister, chez l’animal, une corrélation entre la balance hydrique et la pression intracrânienne (PIC) [2 ]. Cependant, cette association est peu documentée dans la littérature chez l’humain. L’objectif de cette étude est donc d’évaluer l’impact de la prise de poids sur la PIC, l’oxygénation cérébrale et le pronostic fonctionnel en cas de TCG.
Matériel et méthodes |
Analyse rétrospective d’une cohorte prospective observationnelle de tous les patients TCG admis en réanimation à l’HIA Sainte-Anne, Toulon, de janvier 2007 à décembre 2013. Les critères d’exclusion ont été les suivants : absence de pesée quotidienne, GCS minimal >9 et décès dans les 48 premières heures. Des analyses uni et multivariée par régression logistique ont été utilisées pour déterminer l’impact d’une prise de poids >5 % sur la PIC, l’oxygénation cérébrale mesurée par la PtiO2 et le pronostic fonctionnel à 1 an.
Résultats |
Durant la période d’étude, 243 patients TCG ont été admis en réanimation. Au final, 115 patients ont été inclus : 62 dans le groupe prise de poids<5 % et 53 dans le groupe prise de poids>5 %. Les patients dans le groupe>5 % étaient caractérisés par un score ISS supérieur (24 [16–36] vs 16 [12–29], p=0,01) ainsi que par une incidence accrue de pneumopathie précoce (64 vs 38 %, p=0,004). La classification TCDB ne variait significativement pas entre les groupes : 3 [2–5] vs 2 [2–5], p=NS. On dénombrait plus de patients présentant un ou plusieurs épisodes d’hypertension intracrânienne (HTIC) dans le groupe>5 % : 66 vs 25 %, p<0,0001. On notait également plus de craniectomie (32 vs 12,5 %, p=0,01) et d’utilisation des barbituriques (36 vs 11 %, p=0,001) dans ce groupe. La PtiO2 était significativement plus basse en cas de prise de poids>5 % : 23,5 [17,7–30,7] vs 27,6 [20,4–37,3] mmHg, p<0,0001). La durée de ventilation mécanique et la durée de séjour en réanimation étaient significativement allongées dans le groupe prise de poids>5 % : respectivement 15 [10–21] vs 4 [2–9] jours (p<0,0001) et 17 [11–27] vs 6 [3–12] jours (p<0,0001). Le GOS à 1 an était significativement inférieur dans le groupe>5 % : 4 [1–5] vs 5 [3–5] (p=0,019). Une prise de poids>5 % était un facteur de risque indépendant d’HTIC durant le séjour (OR=4,4 [1,3–15,5], p=0,021) ainsi que de mauvais pronostic fonctionnel défini comme un GOS à 1 an entre 1 et 3 (OR=3,7 [1,1–12,5], p=0,039).
Discussion |
Une prise de poids, même modérée (5 %), chez le patient TCG a donc un impact non négligeable tant sur le déroulé de l’hospitalisation et les moyens thérapeutiques engagés que sur le pronostic fonctionnel ultérieur. Un contrôle strict du poids semble donc nécessaire chez ce type de patient.
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Vol 1 - N° S1
P. A99 - Settembre 2015 Ritorno al numeroBenvenuto su EM|consulte, il riferimento dei professionisti della salute.
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