Alors que 79 % des français se disent favorables au don d’organes, le taux d’opposition au don, exprimé par les proches d’un sujet en état de mort encéphalique (EME), restait de 32 % en 2014 en France. Parmi les facteurs associés à l’opposition exprimée par les proches [1Siminoff LA1, Agyemang A.A., Traino H.M. Consent to organ donation: a review Prog Transplant 2013 ;  23 (1) : 99-104

Cliccare qui per andare alla sezione Riferimenti], certains concernent les conditions de réalisation des entretiens, mais il existe peu de données françaises. Notre objectif était d’analyser les conditions de réalisation des entretiens et d’évaluer leur éventuelle influence sur le taux d’opposition.

Nous avons réalisé une étude rétrospective monocentrique de tous les entretiens réalisés avec les proches d’un patient en mort encéphalique en vue d’un don entre le 1^er janvier 2007 et le 31 décembre 2014. Les conditions de réalisation de cet entretien ont été recueillies afin de comparer deux groupes : opposition ou absence d’opposition exprimée par les proches. L’analyse était univariée : un test du Chi² permettait les comparaisons pour les variables qualitatives, le test de Mann-Whitney pour les variables quantitatives. Un p≤à 0,05 était considéré comme significatif.

Au total, 207 entretiens de recherche d’opposition au don ont été réalisés auprès des proches. Une absence d’opposition était recueillie dans 109 cas (53 %), une opposition dans 98 cas (47 %). L’âge, la gravité mesurée par l’IGS 2, le sexe et la durée de séjour ne différaient pas entre les deux groupes. L’expérience du médecin réanimateur et son éventuelle formation à la thématique du don d’organes étaient significativement associés à un taux d’opposition diminué. La réalisation de l’entretien pendant une période de garde était associée à un taux d’opposition non significativement plus important.

Nos résultats confirment l’importance de l’expérience et de la formation des médecins participants aux entretiens réalisés en vue de la recherche d’opposition au don.