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L’hypnoanalgésie comme alternative à l’anesthésie générale en chirurgie pédiatrique… c’est possible ! - 07/09/15

Doi : 10.1016/j.anrea.2015.07.480 
Catherine Philippe 1, , Bernard Redoules 1, Chrystelle Sola 1, Sophie Bringuier 1, Laurence Chica 1, Xavier Capdevila 1, Guillaume Captier 2, Christophe Dadure 1
1 Département d’anesthésie-réanimation Lapeyronie 
2 Département de chirurgie pédiatrique, CHU de Montpellier, Montpellier, France 

Auteur correspondant.

Riassunto

Introduction

L’hypnose est une technique de plus en plus reconnue pour la prise en charge de la douleur et de l’anxiété. En anesthésie, elle est notamment utilisée en prémédication et lors de l’induction. Depuis 2ans, notre équipe d’anesthésie et de chirurgie pédiatrique propose une prise en charge sous hypnose comme alternative à l’anesthésie générale (AG). L’objectif de ce travail était d’évaluer la faisabilité d’une prise en charge peropératoire sous hypnoanalgésie pour des procédures chirurgicales mineures réalisées chez l’enfant.

Patients et méthodes

Après consentement éclairé de l’enfant et de ses parents, tous les patients programmés pour une chirurgie sous hypnoanalgésie ont été prospectivement inclus dans cette étude préliminaire descriptive. Comme en pratique courante, la famille bénéficiait d’une consultation de préanesthésie et était informée de la possible conversion en AG si nécessaire. Une éventuelle contre-indication à la technique était systématiquement recherchée. Avant le départ au bloc, l’IADE en charge de l’hypnose rencontrait la famille et déterminait avec l’enfant le thème de la séance. Toutes les chirurgies étaient réalisées sous anesthésie locale ou locorégionale (ALR). Seuls les enfants bénéficiant d’une ALR étaient perfusés. L’utilisation de protoxyde d’azote, d’une sédation ou la conversion en AG restaient à l’appréciation de l’équipe anesthésique en charge du patient pour garantir le confort de l’enfant et/ou le bon déroulement de la chirurgie. En fin d’intervention, à l’exception des patients ayant nécessité une sédation ou une AG, l’enfant retournait dans le service d’ambulatoire sans passage par la salle de réveil. L’adhésion de l’enfant au processus hypnotique (receptivité) et la nécessité de complément anesthésique étaient notées. Les scores de douleur et la satisfaction des patients, du chirurgien et des parents étaient évalués par échelle visuelle analogique.

Résultats

Entre mars 2013 et janvier 2015, 60enfants âgés de 5 à 18ans ont bénéficié d’une prise en charge peropératoire sous hypnose. Dix-neuf ont été exclus de l’analyse par manque de données. La durée de chirurgie était comprise entre 5 et 60min et le geste concernait majoritairement l’extrémité céphalique (Tableau 1). Aucune conversion en AG n’a été nécessaire y compris pour les 5enfants jugés peu réceptifs au processus hypnotique. La douleur était cotée en moyenne à 2,4±1,5 et survenait essentiellement lors de l’anesthésie locale. La satisfaction globale des parents comme des enfants était excellente (EVA>9/10) et dans plus de 90 % des cas, le chirurgien jugeait les conditions opératoires très satisfaisantes.

Discussion

L’anesthésie est pourvoyeuse d’effets secondaires et génère, notamment en pédiatrie, une forte anxiété et des troubles du comportement postopératoires aujourd’hui bien documentés [1]. Chez l’enfant, l’hypnose s’avère être une véritable alternative à l’AG en assurant un confort peropératoire de qualité tant pour le patient que pour le chirurgien. Les bénéfices attendus sur le vécu périopératoire et leurs retombées médico-économiques sont en cours d’évaluation et pourraient conduire à élargir les indications de l’hypnoanalgésie chez l’enfant.

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