Les infirmiers de réanimation romande ont mis sur pied, en 2012, un symposium en épuration extrarénale (EER). Il en découle une inégalité dans le maintien et le développement des compétences. Les causes en sont multiples : masse critique, gestion par l’unité de dialyse, réactualisation des connaissances (EBN/EBP). Les institutions de santé rencontrent des difficultés à libérer les professionnels pour la formation continue. Considérant ces contraintes, un cours EER à distance (e-learning) a été offert. Les objectifs sont de comprendre comment le e-learning s’intègre dans les institutions et comment le virtuel permet de consolider les compétences.

Trente-sept unités de réanimation se sont alliées à cette étude qui s’inscrit à l’intérieure d’un vaste projet de recherche–action–formation mené par l’hôpital fribourgeois. Il s’agit d’étudier la trajectoire d’apprentissage, l’évaluation des pratiques professionnelle, la satisfaction des participants à l’e-learning. D’une durée de 12mois, en 4 étapes distinctes. La formation est évaluée par le biais d’un questionnaire pré- et post-formation.

Profil des infirmiers participants : afin de recruter les infirmiers, des avis de recherches ont paru dans les différents congrès, des lettres de sollicitations ont également été envoyées aux responsables des soins infirmiers. La participation était volontaire.

Les participants proviennent de Suisse (56 %) – France (44 %) soit n=83. L’échantillon suisse complet détient une formation certifiante en réanimation, ce qui n’est pas le cas du français.

Quatre-vingt-trois (23 %) participants ont participé à l’étude de T0 à T3. L’ensemble des heures connectées au e-learning correspond à 623heures réparties sur les centres. La participation à la formation varie sensiblement d’un pays à l’autre. Les français sont les plus nombreux à participer (56 %). Ces différences peuvent être imputables à des facteurs socio-économiques, culturels ou encore institutionnels.

EPP : les résultats montrent une disparité des pratiques (soins et surveillance-mis en application des EBN).

Trajectoire d’apprentissage : il y a une progression entre les tests T0 et T2 (15 %). Les compétences les plus relevantes sont : connaissances techniques (45 %), anticoagulation au citrate (57 %). Les connaissances théoriqueS (43 %), jugement clinique (11 %) sont des compétences partiellement atteintes. Pendant l’étude, la France (90 %) a été le plus exposée à l’EER au quotidien/58 % en Suisse.

Le e-learning en EER se révèle une excellente ressource pédagogique dans l’amélioration des compétences. La méthodologie mise en place a permis de créer une communauté de pratique en EER permettant à un groupe de personne (référent de l’étude) d’interagir pour échanger de l’information (protocole de soins), des points de vue, des conseils, solutionner des problèmes et approfondir des connaissances.

Le e-learning peut améliorer le développement des compétences pour autant qu’il associe les savoirs, les aptitudes et les compétences et qu’il s’allie à la simulation et à la masse critique. Cet investissement doit s’investir dans une politique générale et institutionnelle de prévention des risques et de développement professionnel continu.