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Impact du bruit sur le raisonnement médical des internes d’anesthésie-réanimation : évaluation par le test de concordance de script - 07/09/15

Doi : 10.1016/j.anrea.2015.07.455 
Maya Enser , Jérôme Moriceau, Bertrand Dureuil, Vincent Compère
 Département d’anesthésie-réanimation, CHU Charles-Nicolle, Rouen, France 

Auteur correspondant.

Riassunto

Introduction

Le bruit, omniprésent au bloc opératoire et dans les services de réanimation peut avoir un retentissement négatif tant sur les patients que sur le personnel soignant [1]. Il affecte notamment la concentration et la communication. L’objectif de cette étude était d’évaluer, par un test de concordance de script (TCS), l’impact du bruit sur le raisonnement médical des internes d’anesthésie-réanimation [2].

Matériel et méthodes

Il s’agissait d’une étude monocentrique, prospective, randomisée, en cross-over. Les DES d’anesthésie-réanimation (DESAR) du CHU de Rouen de la 1re à la 4e année étaient inclus après avoir donné leur consentement éclairé (avis favorable en mars 2014 du Comité d’éthique pour les études non interventionnelles no E2014-03). Le raisonnement médical était évalué par un TCS comportant 56questions. Les DESAR étaient randomisés en 2groupes, chacun étant exposé alternativement à 2ambiances sonores différentes (calme et bruyante) pendant l’épreuve. Pour le groupe A, la première partie du test (questions 1 à 28) se déroulait dans une ambiance sonore calme, puis la deuxième partie (questions 29 à 56) dans une ambiance sonore bruyante. L’ordre était inversé pour le groupe B : la première partie du test (questions 29 à 56) se déroulait dans une ambiance sonore bruyante puis la deuxième partie (questions 1 à 28) se déroulait dans une ambiance sonore calme. Le critère de jugement principal de l’étude était le score (noté sur 100) obtenu au TCS par les DESAR, avec et sans bruit.

Par ailleurs, la concentration était auto-évaluée au moyen d’une échelle visuelle analogique (EVA). Après un calcul d’effectif a priori se basant sur une différence de 6 % entre les 2groupes, 39internes dans chaque groupe devaient être inclus. Les variables quantitatives étaient exprimées sous forme de moyenne [IC 95 %]. Après avoir vérifié la normalité de la distribution des variables par un test de Shapiro-Wilk, une comparaison des données était réalisée par un test de Student.

Résultats

Quarante-trois DESAR ont été inclus. Les scores obtenus dans l’environnement sonore bruyant étaient plus faibles que ceux obtenus dans l’environnement sonore calme (59,0 [56,0–62,0] vs 62,8 [60,8–64,9 %], p=0,04). Cette écart tendait à diminuer au cours du cursus médical puisque la différence entre le score obtenu dans l’environnement sonore bruyant et celui obtenu dans l’environnement sonore calme était plus importante pour les DESAR de 1re et 2e année (54,8 [50,6–59,1 %] vs 61,5 [57,9–65,1], p=0,02) que pour les DESAR de 3e et 4e année (62,9 [59,2–66,5 %] vs 64,0 [61,9–66,1 %], p=0,60).

L’EVA concentration était à 3 dans l’environnement sonore bruyant et à 8 dans l’environnement sonore calme (p<0,001) quel que soit le niveau de formation.

Discussion

Cette étude suggère que le bruit altère le raisonnement médical notamment pour les DESAR les moins avancés dans le curriculum. Ces résultats sont un argument supplémentaire plaidant pour la prévention des nuisances sonores en réanimation et dans les blocs opératoires.

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