Les pathologies cardiovasculaires représentent la première cause de décès chez les patients atteints de diabète. Plus particulièrement, le risque d’insuffisance cardiaque est très nettement augmenté au cours du diabète, non seulement du fait du risque associé de coronaropathie ou d’hypertension artérielle, mais également du fait d’une atteinte myocardique spécifique, appelée cardiomyopathie diabétique. En effet, de larges études épidémiologiques ont permis de démontrer que le diabète est un facteur de risque indépendant d’insuffisance cardiaque. Ces données sont confortées par de très nombreuses études précliniques, mettant en évidence des anomalies métaboliques, de l’homéostasie calcique, ou bien encore neuro-hormonales, dans des modèles de diabète. Enfin, à un stade très précoce, chez des patients diabétiques asymptomatiques, il est fréquemment observé des modifications de géométrie et de fonction du ventricule gauche. Tout comme il existe une cardiopathie hypertensive, un ensemble d’arguments soutient actuellement l’existence d’une cardiomyopathie diabétique. Ce terme vient d’ailleurs de faire son entrée dans les dernières recommandations de l’European Society of Cardiology et de l’American Heart Association.

Cardiovascular diseases are the first cause of mortality in patients with diabetes mellitus (DM). More specifically, the risk of heart failure is particularly increased in patients with DM because of the high prevalence of coronary artery disease and hypertension associated with DM, but also because of a specific cardiomyopathy called diabetic cardiomyopathy. Indeed, large epidemiological studies have shown that DM is an independent risk factor for heart failure. Those data are reinforced by several preclinical studies showing metabolic abnormalities, alterations of calcium homeostasis, or neurohormonal perturbations, in models of DM. Finally, at a very early stage, modifications of geometry and function of the left ventricle are frequently observed in asymptomatic patients with DM. As hypertensive cardiomyopathy exists, we now have a large amount of data in favor of the existence of a diabetic cardiomyopathy. In that perspective, this term recently entered in the guidelines of both the European Society of Cardiology and the American Heart Association.