Le GNRB^® est un arthromètre fiable et validé. Un vérin exerce sur la partie haute du mollet une poussée de 0 à 250 newtons. L’objectif de l’étude était de comparer la performance des forces habituellement exercées dans le diagnostic des ruptures complètes du ligament croisé antérieur (LCA). Notre hypothèse était qu’une force de 200N serait suffisamment performante.

Une étude prospective comparative cas-témoins a été menée en 2012. Un groupe incluait l’ensemble des patients masculins âgés de 15 à 21ans, sportifs, présentant une rupture complète du LCA confirmée par arthroscopie (les cas). Le groupe témoin comprenait les footballeurs masculins d’un centre de formation âgés de 15 à 19ans, sans antécédent de lésions des genoux (les témoins). La laxité antérieure des deux genoux a été mesurée avec le système GNRB^® par un même opérateur expérimenté. Le critère principal de jugement était l’intérêt diagnostique de chaque force évaluée par l’aire sous la courbe (AUC), de « nul » (AUC<0,5) à « parfait » (AUC=1).

L’étude a inclus 118 hommes : 64 cas, âgés en moyenne de 18,1±2,3ans, essentiellement footballeurs (39/64) ou rugbymen (16/64) et 54 témoins, âgés en moyenne de 17,3±1,5ans. La mesure à 250N n’a pas été possible chez 3 patients hyperalgiques. La laxité différentielle moyenne était significativement plus élevée chez les cas que les témoins quelle que soit la force exercée (p<10⁻⁵). Le test était « très informatif » pour l’ensemble des forces (0,9≤AUC<1). L’analyse des AUC a permis d’établir un ordre décroissant de performance : 200N (0,97 [0,94–1])>134N (0,97 [0,93–0,99])>250N (0,96 [0,93–0,99])>89N (0,95 [0,90–0,99]).

Le GNRB^® à 200N a montré une performance suffisante dans le diagnostic des ruptures complètes du LCA. Appliquer une force de 250N ne paraît pas utile.

III, étude cas-témoins.