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Relation soignant–soigné et décision de chimiothérapie en phase avancée : quels enjeux éthiques ? - 02/04/15

Doi : 10.1016/j.medpal.2014.12.003 
Marie Pêchard a, b, , Florian Scotté a, c, Gisèle Chvetzoff b, Isabelle Chazot b, Ivan Krakowski d, Marcel-Louis Viallard a, e
a EA 4569, laboratoire d’éthique médicale et de médecine légale, faculté de médecine, université Paris Descartes, Sorbonne Paris Cité, 45, rue des Saints-Pères, 75006 Paris, France 
b Département de soins oncologiques de support, centre régional de lutte contre le cancer Léon-Bérard, 28, rue Laennec, 69373 Lyon, France 
c Unité fonctionnelle de soins oncologiques de support, hôpital universitaire européen Georges-Pompidou, AP–HP, 20, rue Leblanc, 75015 Paris, France 
d Département de soins de support oncologiques, centre de lutte contre le cancer, institut Bergonié, 229, cours de l’Argonne, 33076 Bordeaux, France 
e Équipe mobile de médecine palliative périnatale et pédiatrique, hôpital universitaire Necker-Enfants-malades, AP–HP, 149, rue des Sèvres, 75015 Paris, France 

Auteur correspondant.

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Résumé

Contexte

Les progrès réalisés en oncologie et le développement des soins oncologiques de support ont permis d’augmenter considérablement la durée et la qualité de vie des patients. Les données de la littérature montrent pourtant qu’un nombre non négligeable de patients (20 %) reçoivent une chimiothérapie dans leur dernier mois de vie, voire les 15 derniers jours, faisant penser que le moment de l’arrêt des traitements spécifiques est difficile à évaluer puis à annoncer. Cela nous a conduit à nous interroger sur les éléments qui, dans la relation soignant–soigné, amènent l’oncologue à décider d’une chimiothérapie palliative dite « compassionnelle » à la demande d’un patient adulte et les enjeux éthiques qui peuvent se dégager.

Matériel et méthode

Nous avons réalisé une revue de la littérature sur la chimiothérapie palliative en phase avancée, puis analysé les arguments philosophiques, éthiques et humains.

Résultats

Certains auteurs, comme A. Kahn, condamnent l’administration d’une énième ligne de chimiothérapie, tandis que d’autres, comme J. Alric, soulignent le fait qu’il faut être vigilant à ne pas enfermer le sujet, qui demeure vivant et désirant, dans un projet létal. D’autres soulignent le fait qu’une chimiothérapie n’est pas dépourvue de toxicité, d’hospitalisations, voire de surmédicalisation et qu’elle peut être source d’espoir, qui n’est pourtant pas conditionné par les traitements, freinant la mise en place des soins palliatifs et le cheminement relatif à la fin de vie. D’autres auteurs proposent de parler de « non-indication à la poursuite des traitements spécifiques » plutôt que « d’arrêt des traitements spécifiques » sous tendant qu’une réévaluation du projet de soins est toujours possible.

Conclusion

Il ne semble pas qu’une solution idéale soit applicable à toutes les personnes dont la fin de vie est imminente, mais qu’il faut mener dans cette situation de phase avancée de la maladie une réflexion collégiale afin d’essayer de dégager le plus juste soin à proposer au patient en tenant compte de toutes les dimensions et représentations de la personne et de sa singularité, de la relation soignant–soigné et de l’intégrer aussi dans une réflexion sociétale. Une étude qualitative est donc en cours en région Rhône-Alpes afin d’interroger les oncologues sur les éléments de la relation médecin–patient qui les conduisent à la décision de chimiothérapie palliative à la demande du patient dite « compassionnelle », afin de dégager des pistes permettant d’améliorer nos pratiques.

Il testo completo di questo articolo è disponibile in PDF.

Summary

Introduction

Notable progress in oncology in recent decades has greatly increased patients’ quality of life and lifespan. However, the few literature data regarding specific treatment after the third-line chemotherapy show how complex is the decision to stop specific cancer treatments. Literature also shows that a significant number of patients still receive chemotherapy in their last month of life, even the last fortnight. Related to the Axel Kahn opinion published in the Éthique & Cancer bulletin about last-line chemotherapy, our clinical practice has led us rethink about elements that – in the patient–carer relationship – led the oncologist to prescribe a so-called compassionate palliative chemotherapy in response to the patient's request. Jérôme Alric argues that too much information on poor prognosis of the disease may cause “psychological death” by fixing patients in a position of “lethal subject without any life project.”

Material and methods

We have conducted a literature survey and compared opinions of various authors on ethical issues regarding patient–carer relationship and the decision of palliative chemotherapy at patient's request.

Results

Some authors object to the so-called “compassionate chemotherapy” for, on the one hand, the potential induced toxicities and, secondly, because of the confusion that might be created by the pursuit of specific treatments – a source of hope – and delaying the introduction of palliative care. In contrast, other authors emphasize that it is sometimes emotionally overwhelming for some patients to stop the fight against the disease by stopping chemotherapy. They suggest renaming this to “non-indication to pursue specific treatment.”

Conclusion

This is therefore an ethical reflection through a qualitative research project. Indeed, it seems appropriate to go beyond the educational side of the biomedical ethics principles, confronting the treatment risk–benefit balance to the patient's autonomy and the equity principle in a societal reflection process. That is why we want to question the oncologists about the issues of patient–carer relationship that lead to the decision of palliative chemotherapy on the patient's request.

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Mots clés : Chimiothérapie palliative, Oncologie, Phase avancée, Relation soignant–soigné, Enjeux éthiques

Keywords : Palliative chemotherapy, Oncology, Patient–carer relationship, Ethical issues


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