Le tumor necrosis factor receptor-associated periodic syndrome (TRAPS) est une maladie auto-inflammatoire familiale rare, d’origine génétique, se manifestant dès l’enfance par des poussées inflammatoires récurrentes. Sa principale complication est l’amylose inflammatoire de type AA. Le traitement des accès consiste principalement en une courte cure de corticoïdes, pouvant parfois atteindre des doses élevées, et les anti-TNF sont utilisés en traitement de fond. L’impact de la grossesse sur le TRAPS n’est pas connu car ces pathologies n’ont été bien caractérisées que relativement récemment. Nous rapportons une série de quatre grossesses survenant chez des patientes atteintes de TRAPS.

La première patiente avait des accès douloureux abdominaux récurrents depuis l’enfance. Aucune crise n’était survenue durant sa première grossesse mais les symptômes ont récidivé dans le post-partum avec apparition d’arthralgies inflammatoires motivant la prise quotidienne d’anti-inflammatoires non stéroïdiens. La deuxième patiente a eu besoin pendant plusieurs années de corticoïdes à fortes doses pour des poussées inflammatoires mensuelles. Un traitement par anti-TNF a été efficace transitoirement. Pendant sa grossesse, seule une corticothérapie à faible dose a été suffisante pour contrôler ses symptômes, lesquels ont récidivé au troisième trimestre et dans le mois suivant l’accouchement. Pour la troisième patiente, les accès inflammatoires se sont espacés durant sa première grossesse pour récidiver peu avant l’accouchement et dans le post-partum. Aucun symptôme n’est survenu au cours de la grossesse suivante.

Dans nos observations, la grossesse a permis une nette amélioration voire une rémission complète des douleurs, avec un rebond dans le post-partum. Cet effet bénéfique, mais transitoire de la grossesse, est connu dans certaines pathologies auto-immunes et semble exister également pour les syndromes auto-inflammatoires.