Observatoire national des angiœdèmes acquis non médicamenteux : 64 observations - 02/12/14
Creak
Riassunto |
Introduction |
Les angiœdèmes acquis par déficit en C1 inhibiteur sont rares et les séries rapportées dans la littérature ne dépassent pas une vingtaine de cas. Leur symptomatologie et le risque de survenue de formes graves semblent identiques à ceux des formes héréditaires. L’épidémiologie des angiœdèmes acquis en France est inconnue, la fréquence des maladies associées n’est pas déterminée et la prise en charge tant de la pathologie sous-jacente (immunosuppresseurs, rituximab) que des crises aiguës avec notamment l’utilisation des thérapeutiques spécifiques (inactivant et concentrés de C1 inhibiteur) semble très disparate.
Patients et méthodes |
L’objectif de ce travail était de rapporter les résultats d’un observatoire national des angiœdèmes acquis en précisant les caractéristiques cliniques et biologiques, les pathologies associées et l’évolution sous traitement. Les critères d’inclusion étaient une diminution du C1 inhibiteur antigène et fonctionnel avec ou sans anticorps anti-C1 inhibiteur. Les critères d’exclusion étaient les angiœdèmes héréditaires et médicamenteux.
Résultats |
Sur les 64 cas rapportés, 59 % étaient des femmes. Les premiers symptômes apparaissaient à 64ans en moyenne, et le diagnostic était porté après un délai moyen de 59 mois. L’œdème de la face et les douleurs abdominales étaient les manifestations principales (71 et 66 % des patients). Seize pour cent des patients étaient hospitalisés en réanimation, et l’un d’eux est décédé des suites d’un arrêt cardiaque asphyxique. Un anticorps anti-C1 inhibiteur était présent dans 59 % des cas. La pathologie associée était un lymphome de bas grade chez 24 patients, dont 16 lymphomes de la zone marginale), une gammapathie monoclonale de signification indéterminée chez 20 patients, un myélome dans un cas, et restait indéterminée dans 24 % des cas. Le rituximab permettait de diminuer la fréquence des crises chez 77 % des cas traités (n=27), la chimiothérapie était efficace dans 75 % des cas d’hémopathie maligne (n= 9), alors que la réponse aux corticoïdes était médiocre : 38 % chez les 13 patients traités. L’acide tranexamique était efficace en traitement de fond chez 77 % des 35 patients traités, rarement compliqué de thromboses veineuses (n=3), et, utilisé lors des crises à plus fortes doses il permettait de réduire la durée des crises dans 67 % des cas. Le méthotrexate a permis de diminuer la fréquence des crises chez 3 des 4 patients traités. L’inactivant prescrit chez 36 % % des patients était constamment efficace. Les concentrés de C1 inhibiteurs étaient surtout utilisés en prévention d’un geste invasif, et efficaces dans 80 % des cas. Après un suivi moyen de 4,9ans, un décès a été observé, attribuable à une crise laryngée.
Discussion |
Cette série confirme la prévalence des lymphomes de bas grade, et particulièrement les lymphomes de la zone marginale, associés aux angiœdèmes acquis. Les crises abdominales sont un mode de révélation fréquent, conduisant à un retard diagnostique. Les formes graves, et potentiellement létales, ne sont pas rares alors que le recours aux concentrés de C1 inhibiteur et à l’icatibant, pourtant constamment efficace, est limité. L’acide tranexamique est un traitement prophylactique utile. Le rituximab est à proposer en cas d’hémopathie de bas grade ou de gammapathie monoclonale de signification indéterminée.
Conclusion |
Ces résultats sont, à notre connaissance, la plus large série d’angiœdèmes acquis non médicamenteux. Un protocole thérapeutique prospectif est envisagé.
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Vol 35 - N° S2
P. A16 - Dicembre 2014 Ritorno al numeroBenvenuto su EM|consulte, il riferimento dei professionisti della salute.
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