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Évacuations aéromédicales médicales militaires en Afrique entre 2001 et 2012 ; place du médecin urgentiste - 30/08/14

Doi : 10.1016/j.annfar.2014.07.629 
V. Vitalis 1, , J. Robert 2, S. Coste 3, S. Madec 4, O. Hersan 5, J. Bompard 6, F. Colleu 7, C. Bourrilhon 6
1 École du Val de Grâce, EVDG 
2 CMA, BSPP, Paris 
3 CPEMPN, HIA Percy, Clamart 
4 CMA, BA 107 Villacoublay, Villacoublay 
5 État Major Opérationnel Santé, DCSSA, Paris 
6 IRBA, Institut de recherche biomédicale des Armées, Brétigny-sur-Orge 
7 Escadrille Aérosanitaire, EAS, Villacoublay, France 

Auteur correspondant.

Riassunto

Introduction

Entre 2001 et 2012, 98 militaires furent évacués pour une raison médicale en urgence par le Service de Santé des Armées au départ de l’Afrique. L’objectif de cette étude était de recenser le type de pathologies médicales au sein de ces évacuations, les matériels et aéronefs utilisés et la place du médecin urgentiste à bord.

Matériel et méthodes

Les données ont été recueillies à l’aide des dossiers médicaux constitués lors de chaque évacuation aérienne et analysées à l’aide du logiciel SPHINX®. Elles concernaient les patients les plus graves (55 % classés P1), évacués à partir d’avions Falcon.

Résultats

Les pathologies d’origine cardiovasculaire représentaient la 1re cause de MEDEVAC (30 patients, 30,6 %). 16 (53,3 %) présentaient un syndrome coronarien aigu et étaient âgés en moyenne de 46±6ans. Au cours du vol de rapatriement, ¼ de ces patients ont présenté un évènement indésirable à type de troubles du rythme (ESV), d’hypotension artérielle et de désaturation (SpO2<à 95 %). Les pathologies infectieuses représentaient la 2e cause d’évacuations (22 patients, 22,4 %). Les paludismes graves étaient au nombre de 6 dont 3 neuropaludismes. 50 % de ces paludismes ont été rapatriés intubés et ventilés. 10 patients infectieux (45,2 %) ont été rapatriés avec un diagnostic incertain et 4 avec une pathologie infectieuse non étiquetée. Les pathologies neurologiques représentaient la 3e cause d’évacuations (21 patients, 21,4 %). AVC, AIT ou hémorragie méningée constituaient 42,8 % des étiologies et 33 % de ces patients ont présenté un évènement indésirable en cours de vol. Il y eut au total, 22 évènements indésirables à bord liés à l’aggravation du patient (13,3 %), au contexte aéronautique, majoritairement des désaturations (7,1 %), lié à un problème technique, une erreur humaine ou à une thérapeutique (6,1 %). Aucun patient n’est décédé en vol.

Discussion

Les pathologies médicales cardiovasculaires, infectieuses et neurologiques représentaient les causes principales d’évacuations (74,4 %) et corroborent les données observées dans le civil [1]. Les pathologies infectieuses non étiquetées posent problème vis-à-vis des règles internationales [2]. L’utilisation d’une bulle d’isolement est une alternative pour la prise en charge de ces patients. Le pourcentage élevé de survenue d’évènements indésirables en vol [3] justifie la présence systématique d’un médecin aéronautique compétent à la fois en urgence (patient de réanimation présentant des complications) et dans le domaine aéronautique (hypobarie, accélération, vibration…), entouré d’une convoyeuse de l’air, d’une IDE et renforcé le cas échéant d’un anesthésiste réanimateur.

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