Évaluation d’un test simplifié prédictif de la douleur à la 24e heure postopératoire - 30/08/14
Riassunto |
Introduction |
La douleur postopératoire (DPO) est difficilement prévisible au niveau individuel. Récemment, Pan et al. ont proposé un test simplifié de 3 échelles (cf. infra) permettant une prédiction satisfaisante de l’intensité douloureuse après césarienne. L’objectif de notre étude était d’évaluer ces 3 items dans une population variée d’opérés.
Patients et méthodes |
Nous avons mené une étude de cohorte prospective monocentrique de 5 semaines. Après accord du CPP, les patients majeurs opérés en chirurgie programmée au CHU de Reims étaient éligibles. Les principaux critères de non-inclusion étaient la neurochirurgie et les troubles cognitifs. Les questionnaires ont été réalisés la veille de l’intervention par des étudiants infirmiers anesthésiques formés. La prise en charge anesthésique et antalgique a été laissée à l’appréciation de l’équipe médicale selon les protocoles habituels et en aveugle du questionnaire. Les facteurs prédictifs évalués étaient les 3 échelles citées en introduction (EVA sur 100mm du niveau d’anxiété liée à la chirurgie, du niveau de douleur pressentie en post opératoire et enfin de l’anticipation du besoin en antalgiques par rapport à la moyenne), une EVA de l’anxiété générale et une évaluation de la douleur chronique. Le critère de jugement principal était la douleur à 24h post-opératoire (DPO 24h) mesurée par une échelle numérique au repos par un investigateur en aveugle des données pré et per-opératoires. L’analyse statistique a consisté en l’analyse multivariée des facteurs en rapport avec la DPO 24h d’une part et la DPO 24 h ≥ 5/10 par la suite. Ces analyses ont été ajustées sur la consommation cumulée de morphine et la classification du caractère douloureux de la chirurgie d’après le référentiel de la SFAR.
Résultats |
Cinq cent quinze patients âgés de 59±16ans dont 50 % de femmes ont été inclus dans les secteurs orthopédique 36 %, digestif 21 %, vasculaire 11 %, urologique 11 %, gynécologique 8 %, cardiothoracique 8 % et ORL 5 %. L’anxiété générale était de 28±27mm et l’anxiété liée à la chirurgie de 40±31mm. L’anticipation du niveau de douleur était de 42±27mm et la consommation anticipée d’antalgique était égale à la moyenne dans 58 % des cas, 19 % des patients pensant avoir une consommation plus élevée que la moyenne. La DPO 24h au repos était de 3,4±2,6 et ≥ 5/10 dans 35 % des cas. L’analyse multivariée de la DPO retrouvait comme variables indépendantes l’anxiété générale (p=0,03), la douleur pressentie (p=0,007), ainsi que la consommation préopératoire d’antalgique (p=0,003). Les variables permettant de prédire une douleur ≥ 5/10 étaient l’anxiété générale (p=0,004), une anticipation du besoin en antalgiques supérieurs à la moyenne (p=0,001) et l’existence de douleurs fréquentes dans la vie quotidienne (p=0,02). L’aire sous la courbe de ce modèle est de 0,67.
Discussion |
L’anticipation de la douleur post-opératoire et l’anxiété sont des facteurs connus de majoration de la DPO. Notre étude confirme, sur une large population, les résultats d’une étude récente menée en obstétrique sur l’intérêt d’utiliser des mesures simplifiées de ces paramètres en pré-opératoire. Elle ajoute le gain de rechercher l’existence de douleur dans la vie quotidienne.
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Vol 33 - N° S2
P. A162-A163 - Settembre 2014 Ritorno al numeroBenvenuto su EM|consulte, il riferimento dei professionisti della salute.
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