La prothèse totale de hanche (PTH) cimentée métal-polyéthylène en calibre 22,2mm de type Charnley-Kerboull est considérée comme le gold standard en France, mais fait l’objet de résultats discordants notamment dans les registres scandinaves. Cette étude rétrospective avait pour but de vérifier la validité de ce concept au recul minimal de 10ans.

La survie de ce modèle d’arthroplastie remplit les conditions du NICE (survie à 10ans dépassant 90 %).

Cent cinq arthroplasties primaires ont été effectuées chez 93 patients (30 hommes et 63 femmes) âgés en moyenne de 72,6ans (60–86) entre janvier 1998 et mars 2001. Au recul moyen de 10,6ans (10–13ans), 21 patients (23 PTH) étaient perdus de vue et 32 (35 PTH) décédés laissant 40 patients (47 PTH) pour l’analyse clinique (score de Merle d’Aubigné et d’Oxford) et radiographique. La survie a été calculée avec pour censure les reprises toutes causes confondues et les descellements radiologiques repris ou non.

Le score d’Oxford moyen au recul était de 22 (13–45), le score PMA de 14,2 (11–17). Huit patients ont été repris au recul moyen de 7,5ans (2–11) (1 luxation précoce et 7 descellements acétabulaires). La survie à 10ans était 89,4 % (IC95 % : 78–95) pour toute cause de reprise et 78 % (IC95 % : 61–91) pour les descellements repris (n=7) ou non (n=3). Aucun descellement septique ni fémoral n’était observé. Douze des 47 prothèses revues (25,5 %) présentaient des usures ≥2mm.

Bien que les résultats fonctionnels soient acceptables compte tenu de l’âge élevé de la population, la survie n’atteignait pas la valeur du NICE et était inférieure aux taux habituellement retrouvés dans la littérature pour ce type d’implant. Les descellements des cupules et l’usure étaient les principales causes de révision.

IV : rétrospectif.