Les laminopathies : lipodystrophies, insulino-résistance, syndromes de vieillissement accéléré… et les autres - 16/02/08
C. Vigouroux [1 et 2]
Mostrare le affiliazioniLes laminopathies, maladies liées aux mutations des lamines de type A, protéines tapissant la face interne du noyau des cellules, illustrent de façon exemplaire la complexité des relations génotype-phénotype qui caractérise certaines maladies génétiques : en effet, depuis la découverte de la responsabilité des mutations du gène LMNA dans la dystrophie musculaire d’Emery Dreifuss en 1999, pas moins de huit autres maladies ont été associées aux mutations de ce même gène ! De plus, le caractère tissu-spécifique des atteintes cliniques, contrastant avec le type d’expression, ubiquitaire, de ces protéines, a motivé de nombreuses études visant à mieux comprendre le rôle physiologique des lamines, plus large que la seule fonction structurale qu’on leur connaissait antérieurement.
Certaines de ces laminopathies, qui associent insulino-résistance, répartition androïde du tissu adipeux, dyslipidémie, athérosclérose précoce, et stéatose hépatique, rappellent fortement, sur un mode plus sévère, le fréquent syndrome dysmétabolique. Les relations des ces laminopathies avec les syndromes de vieillissement accéléré, progéria de Hutchinson-Gilford ou syndromes progéroïdes, également liés à des anomalies des lamines A/C, pourraient donner de nouvelles pistes physiopathologiques dans l’étude du déterminisme du syndrome métabolique.
Enfin, les mutations de la lamine A/C ne semblent pas aussi rares que l’on avait pensé lors de l’identification des premières familles affectées, et des formes moins typiques et de sévérité clinique assez modérée sont retrouvées de plus en plus fréquemment. Il faut donc bien connaître les signes d’appel qui doivent faire rechercher une mutation dans le gène de la lamine A/C, car des explorations cliniques complémentaires, en particulier cardiaques, s’imposent chez ces malades, de même que le dépistage précoce des apparentés, permettant une prise en charge adaptée capable de limiter les complications.
Cette revue décrit les différentes laminopathies et les hypothèses physiopathologiques avancées pour expliquer leur grande diversité clinique.
Laminopathies are a group of diseases due to mutations of type A-lamins, a group of proteins lining the inner aspect of cell nuclei. These diseases illustrate the complexity of the genotype-phenotype relationship characteristic of same genetic diseases. Since the discovery of the causal role of LMNA gene mutations in the genesis of Emery Dreifuss muscular dystrophy in 1999, no less than eight other diseases have been associated with mutations of this same gene! The tissue-specific nature of the clinical manifestations, contrasting with the ubiquitous expression of these proteins, has incited much research concerning the physiological role of lamins, considered to be much broader than the structural function initially put forward. Certain laminopathies, which combine insulin resistance, android distribution of adipose tissue, dyslipidemia, early atherosclerosis, and hepatic steatosis, appear very similar though more severe to the frequent dysmetabolism syndrome. The relationships of laminopathies with accelerated aging syndrome, Hutchinson-Gilford progeria, or progeroid syndromes, which are also related to A/C lamin anomalies, could provide new avenues of research on the pathogenesis of the metabolic syndrome.
In addition, clinicians have to be aware of atypical and milder forms of laminopathies, that require specific investigations and molecular screening of relatives allowing an adequate medical management.
Mots clés : Laminopathies , type A-lamins , insulin-resistance , lypodystrophies , accelerated ageing
Keywords:
Laminopathies
,
lamines de type A
,
lipo dystrophies
,
insulino-résistance
,
vieillissement accéléré
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Vol 66 - N° 3
P. 270-278 - Giugno 2005 Ritorno al numeroBenvenuto su EM|consulte, il riferimento dei professionisti della salute.