Les fractures déplacées du col et du corps du talus sont rares et posent toujours de difficiles problèmes au chirurgien, avec des résultats souvent décevants, en raison des imperfections des ostéosynthèses et des taux élevés d’ostéonécrose et d’arthrose. Il n’existe dans la littérature que peu de grandes séries d’ostéosynthèses de fractures du talus revues à long terme. Un des buts d’une des tables rondes de la Société orthopédique de l’Ouest 2011 était précisément d’étudier les résultats à long terme des ostéosynthèses des fractures du talus. Cette étude était limitée aux fractures totales.

Nous avons revu les résultats de 114 fractures totales du talus traitées par ostéosynthèse entre 1982 et 2006 dans neuf hôpitaux de l’ouest de la France avec un recul clinique et radiologique moyen de 111 mois. Tous les patients revus avec un bilan radiographique présentaient un recul supérieur à cinq ans.

Le taux de mauvaise réduction était de 33 %. Le score de Kitaoka moyen était de 70/100, ce qui correspond à une fonction moyenne. Au dernier recul, il existait une ostéonécrose dans 34 % des cas et une arthrose péritalienne dans 74 %. Une arthrodèse secondaire a été nécessaire dans 25 % des cas au recul moyen de 24 mois.

Le taux de complications des fractures du talus, dominées par l’ostéonécrose et l’arthrose, reste donc élevé, ce qui altère le résultat final. Une meilleure compréhension de ces fractures à l’aide de la TDM, le développement des doubles voies d’abord qui préservent mieux la vascularisation osseuse et procurent de meilleures réductions, les progrès de l’ostéosynthèse et notamment l’utilisation de plaques dans les fractures comminutives laissent espérer une amélioration des résultats.