Les cancers des voies aérodigestives supérieures (VADS) sont fréquents : on estime qu'il en survient plus de 600 000 nouveaux cas tous les ans à travers le monde avec un taux de décès de 54 % ce qui en fait le cinquième cancer en incidence. Ce sont, pour la plupart d'entre eux (cavité buccale, larynx, pharynx) des carcinomes épidermoïdes survenant principalement chez l'homme d'âge mûr (mais les femmes et les sujets jeunes sont de plus en plus concernés), et leur genèse est largement dominée par un alcoolo-tabagisme chronique, même si d'autres facteurs sont maintenant connus ou suspectés. Les autres cancers (fosses nasales, cavités sinusiennes et nasopharynx) sont plus rares, ont une prédominance masculine moins marquée, n'épargnent pas l'enfance (cancers du nasopharynx) et ne sont pas en relation avec l'alcoolotabagisme. Leur répartition est plus diffuse dans le monde, les cancers nasopharyngés survenant toutefois avec prédilection dans le Sud-Est asiatique et au pourtour du bassin méditerranéen. Leur origine est reliée à des facteurs professionnels (cavités nasosinusiennes) ayant fait l'objet de campagne de prévention et d'indemnisation dans le monde du travail ou à des facteurs viraux, virus d'Epstein-Barr (EBV), génétiques et alimentaires (nasopharynx) ayant permis des campagnes de dépistage. Au cours de ces dernières années, si globalement l'incidence des cancers des VADS a tendance à diminuer, au moins dans les pays développés, au contraire une nouvelle entité clinique est apparue avec les cancers oropharyngés associés au papilloma virus humain (HPV).