L'anxiété dentaire est un phénomène largement répandu et un facteur majeur de l'évitement des soins dentaires, et de la négligence de la santé orale. Cette peur et cette anxiété chez l'enfant perturbent la relation patient/praticien et altèrent la qualité des soins. Évaluer le degré d'anxiété et comprendre les causes et les mécanismes impliqués dans le déclenchement de l'anxiété des soins dentaires, selon l'âge, permet au praticien d'aider l'enfant dans ses apprentissages cognitifs et émotionnels. L'expérience de la douleur des soins, sa mémorisation, contribuent par sa composante émotionnelle à sensibiliser l'enfant, à renforcer son anxiété et ses comportements disruptifs. Reconnaître, évaluer, faire face et surtout prévenir la douleur s'inscrivent dans le cadre des compétences professionnelles tant techniques qu'humaines. Sans l'établissement d'une véritable alliance thérapeutique entre parents-enfant et le praticien il est difficile, tout particulièrement pour les patients anxieux, de relever le défi des apprentissages indispensables, de part et d'autre, si l'on veut éviter, le découragement, l'abandon ou le surinvestissement, l'acharnement et le risque de violence. Le praticien, dans une écoute active des parents, doit les informer mais aussi leur donner les outils pour renforcer leurs capacités à aider suffisamment leur enfant. En respectant les capacités d'apprentissage et d'adaptation de l'enfant, en ne les surpassant pas par des demandes excessives, en favorisant la présence des parents, le praticien contribue à une prise en charge de l'enfant respectueuse de ses besoins en santé tant physiques qu'émotionnels.