Le diagnostic d’un second primitif pulmonaire est généralement associé à un mauvais pronostic chez les patients ayant présenté initialement un carcinome épidermoïde des voies aérodigestives supérieures (VADS).

De janvier 2000 à juin 2008, 39 patients ayant eu une tumeur cervicofaciale et ayant développé un second primitif pulmonaire ont été inclus.

Quatorze secondes primitifs pulmonaires ont été classés comme synchrones et 25 comme métachrones. Le stade du second primitif pulmonaire était corrélé au stade du primitif cervicofacial (p=0,0496). Les patients avec une tumeur pulmonaire métachrone ont présenté une survie globale prolongée par rapport aux patients avec une tumeur pulmonaire synchrone (92,9 mois vs 15,7 mois ; HR 0,323 ; 95 % IC 0,042–0,559, p=0,0045). Dans le sous-groupe de 11 patients diagnostiqués avec une tumeur plus de cinq ans après le primitif pulmonaire cervicofacial, le pronostic était meilleur (128,1 mois vs 29,7 mois ; HR 0,288 ; 95 % IC 0,053–0,353 ; p<0,0001).

Dans notre étude, au contraire des données publiées dans la littérature, de manière plus spécifique, une survie et un pronostic favorable ont pu être déterminé dans un sous-groupe de patients ayant eu un primitif des VADS et qui ont développé dans le suivi un second primitif pulmonaire plus de 12 mois après le diagnostic du premier primitif et, encore plus spécifiquement, dans le groupe de patients ayant développé le second primitif pulmonaire plus de cinq ans après le diagnostic du primitif des VADS.

Un second primitif pulmonaire diagnostiqué chez un patient ayant présenté un carcinome épidermoïde des VADS est décrit, sans nuance, comme est une entité agressive, associée à un mauvais pronostic. Cependant, les tumeurs pulmonaires métachrones et surtout les tumeurs pulmonaires diagnostiquées plus de cinq ans après le primitif cervicofacial sont clairement associées à un meilleur pronostic.