L’antibiothérapie prophylactique est un des atouts majeurs à la pratique sécurisée de l’implantation de tout dispositif médical implantable, mais les différentes enquêtes de pratique montrent une observance faible.

Ce travail est fondé sur l’étude de 153 grilles d’« analyse approfondie » adressées aux chirurgiens orthopédistes ayant déclaré un événement porteur de risque (EPR) ciblé concernant l’antibioprophylaxie au cours de l’année 2008 dans le cadre de leur « bilan d’accréditation » via l’organisme agréé Orthorisq.

Un protocole d’antibioprophylaxie existe dans 95 % des établissements mais n’est pas disponible aux endroits adéquats dans 14 % des cas. Quatre-vingt-huit pour cent des chirurgiens orthopédistes considèrent qu’il est adapté à leurs pratiques. La majorité des déclarations fait suite à une découverte fortuite par le chirurgien d’un dysfonctionnement périopératoire immédiat. Les causes humaines ont été retrouvées dans 92 % des déclarations, les causes organisationnelles générales dans 50 % et les causes matérielles dans 28 % des cas. Quant aux actions de récupération, si 65 % des déclarants disent avoir mis en place une procédure dégradée, seuls 20 % ont pu réinstaurer une procédure d’antibioprophylaxie vraiment conforme.

La principale cause d’une antibioprophylaxie mal ou non réalisée reste « l’oubli de l’administration par négligence ou inadvertance », dans 56 % des déclarations. Les axes d’amélioration proposés sont : la révision des protocoles d’antibioprophylaxie en précisant « qui fait quoi ? » ; la vérification de la bonne connaissance de ces protocoles par les nouveaux arrivants, vacataires ou remplaçants ; l’implication du patient dans la collection des informations médicales le concernant et l’institution de la pratique d’une « check list » conformément aux recommandations de l’Organisation mondiale de la santé et de la Haute Autorité de santé. Ces propositions d’amélioration ont été prises en considération lors de l’actualisation du consensus sur l’antibioprophylaxie en cours de rédaction par la Société française d’anesthésie réanimation.

Niveau IV, étude d’analyses de décision.