Touchant plus de 400 000 patients chaque année dans le monde, avec une prévalence en constante augmentation, les cancers des voies aérodigestives supérieures (VADS) représentent un problème de santé publique majeur. Ils se situent actuellement à la sixième place mondiale parmi les diagnostics de cancers, et à la troisième place masculine française, après les cancers bronchopulmonaires et de la prostate. Ce sont à 90 % des carcinomes épidermoïdes provenant de l'épithélium de revêtement du pharynx, du larynx et de la cavité buccale. Le principal facteur de risque est l'intoxication alcoolotabagique. Le carcinome épidermoïde étant précédé dans un certain nombre de cas par des lésions chroniques définies comme précancéreuses, il est aujourd'hui admis que la carcinogenèse orale se caractérise par un processus multiétape. Les carcinomes épidermoïdes buccaux (30 % à 35 % des cancers des VADS) présentent un sombre pronostic du fait de la fréquence des récidives locorégionales, des secondes localisations néoplasiques et des métastases à distance, avec un taux de survie avoisinant les 10 % à 20 % à 10 ans malgré les thérapeutiques actuelles. La chirurgie en représente le principal traitement, souvent en combinaison avec de la radiothérapie externe. La taille de la tumeur au moment de la prise en charge étant un facteur déterminant dans le traitement, la réhabilitation et le pronostic du patient, l'intérêt d'un diagnostic précoce apparaît primordial. Le traitement précoce de ces cancers dépend du dépistage et de la surveillance, notamment des lésions dites « précancéreuses » par tous les praticiens étant amener à examiner la cavité buccale (odontologistes, stomatologistes, chirurgiens maxillofaciaux, médecins généralistes, oto-rhino-laryngologistes, etc.).