Une meilleure connaissance des lésions anatomiques devrait permettre de résoudre la controverse sur la nécessité d’une immobilisation et de sa position après primo-luxation antérieure glénohumérale. L’objectif de cette étude radiologique prospective était de décrire ces lésions et la réductibilité du labrum par une imagerie par résonance magnétique nucléaire (IRM) réalisée dans les huit premiers jours suivant la luxation.

Quinze épaules ont été explorées par une IRM sans injection articulaire. La lésion labrale a été décrite (classification inspirée de Gleyze et Habermeyer), puis sa réductibilité a été testée (critères d’Itoi : séparation et déplacement) dans la position coude au corps en rotation neutre, interne et externe.

Les 15 patients (14 hommes et une femme) étaient âgés en moyenne de 28 ans (17–42). L’hémarthrose était constante et a permis d’obtenir un effet arthrographique. L’encoche était constante (cinq minimes, huit modérées et deux sévères). Le labrum était sept fois de type I, sept fois de type II et une fois de type III. La mise en rotation externe (30,6° en moyenne, 15–65°) ne réduisait le labrum que dans six cas (40 %).

Cette étude ne confirme pas la constante réductibilité du labrum décrite par Itoi avec un angle de rotation externe humérale plus élevé (52°, 35–81°). Quand elle existe, cette réductibilité semble favorisée par le refoulement vers l’arrière de l’hémarthrose lors de la mise en rotation externe.

L’évaluation de la réductibilité du labrum par une IRM en rotation externe pourrait être discutée chez certains patients à haut risque de récidive et pose de façon plus générale le problème de la modification de la position d’immobilisation des primo-luxations antérieures de l’épaule.

Étude rétrospective.