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Morphine intrathécale et tolérance de l’alimentation précoce post-césarienne - 12/03/10

Doi : 10.1016/j.annfar.2009.12.015 
A. Tshibangu-N a, , F. Motte-Neuville b, E. Gepts b, A. Bailly b, T. Nguyen b, L. Hirsoux b
a CHU Brugmann, 4, place A.-Van Gehucten, 1020 Bruxelles, Belgique 
b Département d’anesthésie, nutrition, statistique et obstétrique, CHU de Charleroi, 92, boulevard Paul-Janson, 6000 Charleroi, Belgique 

Auteur correspondant.

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Résumé

Introduction

L’alimentation précoce est bien tolérée après la césarienne sous anesthésie générale ou locorégionale. L’administration de morphine intrathécale se justifie par la potentialisation de la profondeur et la durée de l’analgésie mais s’accompagne de nausées et vomissements qui peuvent influencer la reprise de l’alimentation. Cette étude prospective évalue les effets de la morphine intrathécale sur la reprise de l’alimentation précoce chez les patientes après césarienne.

Méthodologie

Après accord auprès du comité d’éthique, 66 patientes ont été randomisées pour recevoir ou non 0,1mg de morphine intrathécale lors d’une rachianesthésie effectuée avec 3ml d’une mixture contenant 8,6mg de bupivacaine, 64μg de clonidine et 4,3μg sufentanil. Après clampage du cordon, 5mg de dexaméthasone et 2mg de tropisetron étaient injectés en prophylaxie des nausées et vomissements. Une analgésie multimodale standardisée comprenant 1g de paracetamol et 30mg de kétorolac a été administrée toutes les six heures. L’analgésie était évaluée avec une échelle numérique simplifiée (ENS de 0 à 10) toutes les quatre heures et 10mg de morphine per os était administré si le score ENS excédait 3. Chaque patiente recevait huit heures après la césarienne, une solution riche en protéines suivie d’une alimentation normale dès le premier jour. Les épisodes de nausées et vomissements, le délai d’émission de gaz et/ou de selles, la présence d’un prurit, les scores ENS et la consommation de la morphine ont été recueillis à la première, la deuxième et la quatrième heure postopératoire et ensuite toutes les quatre heures pendant 48heures.

Résultats

Les nausées étaient significativement plus fréquentes et persistaient plus longtemps dans le groupe morphine. Les vomissements sont survenus de manière non significativement différente dans les deux populations. Aucun vomissement n’est enregistré après le début de l’alimentation. L’émission de gaz et/ou de selles apparaissaient dans les 48 heures postopératoires chez respectivement 72 et 77 % de patientes du groupe morphine intrathécale et du groupe témoin. La consommation de morphine per os était significativement plus faible dans le groupe morphine intrathécale (1,9±4 vs 6,5±7,3mg ; p=0,006). Comparé au groupe témoin, les scores ENS étaient significativement plus bas dans groupe morphine intrathécale. Le prurit était significativement plus fréquent et persistait plus longtemps dans le groupe morphine intrathécale.

Discussion

0,1mg de morphine intrathécale a entraîné une analgésie adéquate et prolongée mais au détriment de nausées et vomissements malgré un traitement prophylactique. La reprise de l’alimentation n’a pas été influencée par la morphine intrathécale.

Il testo completo di questo articolo è disponibile in PDF.

Abstract

Introduction

Early feeding is well tolerated in patients undergoing caesarean section under general or regional anaesthesia. Intrathecal morphine is effective for postoperative analgesia but can induce nausea and vomiting which may hamper feeding. This study assessed prospectively the effects of intrathecal morphine on early feeding in patients undergoing caesarean section.

Methodology

After ethical committee approval, 66 consenting women scheduled for caesarean section were randomized to receive intrathecal morphine 0.1mg (group M, n=32) or not (“control group”, group C, n=34) at the time of intrathecal anaesthesia performed with a 3ml mixture containing 8.6mg bupivacaine, 64μg clonidine and 4.3μg sufentanil. Standard antiemetic prophylaxis (5mg dexamethasone+2mg tropisetron) was administered intravenously in all patients after umbilical cord clamping. Standardized multimodal analgesia was initiated postoperatively with 1g of paracetamol and 30mg of ketorolac given every 6hours. Analgesia was evaluated by a numeric rating scale (NRS) at 4hours intervals and 10mg of oral morphine was administered if the NRS score exceeded 3. All patients received a protein enriched solution, 8hours after caesarean section and were allowed to eat solid food on postoperative day 1. Nausea and vomiting episodes, gas and/or stools emission, itching, NRS score and morphine consumption were recorded on the first, second and fourth postoperative hour and then every 4hours during 48hours.

Results

Nausea was significantly more frequent and persisted longer in group M. Vomiting occurred equally in both groups and stopped after feeding. Gas and/or stools emission appeared within 48hours postoperatively in 72 and 77 % of patients in group M and group C respectively. Oral morphine consumption was significantly lower in group M (1.9±4 vs 6.5±7.3mg, p=0.006). When compared to group C, NRS were also lower in group M from the second to the 20th postoperative hour. Itching was observed more frequently and persisted longer in group M.

Discussion and conclusion

A small dose of intrathecal morphine provided adequate and prolonged pain relief after caesarean section but increased the incidence of nausea and vomiting despite anti-emetic prophylaxis. Oral food intake was not hampered by intrathecal morphine.

Il testo completo di questo articolo è disponibile in PDF.

Mots clés : Morphine intrathécale, Alimentation précoce, Césarienne, Anesthésie

Keywords : Intrathecal morphine, Early feeding, Caesarean section, Anaesthesia


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