CO.77 In vitro, les ligands du récepteur beta aux estrogènes ont un effet pro-apoptotique dans des lignées cellulaires de cancer colique - 28/12/09
Riassunto |
Rationnel |
Des études épidémiologiques ont montré que les femmes ménopausées prenant un traitement hormonal substitutif avaient un risque de cancer colique diminué d’environ 20 % par rapport à celles non traitées. Dans la muqueuse colique, les récepteurs aux estrogènes dominants sont les récepteurs β (ERβ) ; leur expression est diminuée dans la muqueuse cancéreuse. Ces résultats suggèrent une action protectrice des ERβ et/ou de leurs ligands dans la carcinogenèse colique.
Le but de notre travail a été d’étudier l’activité transcriptionnelle et l’expression protéique des ER dans différentes lignées de cancer colique (HT-29, Caco-2, SW480, HCT116, DLD-1 et Lovo) et d’analyser les effets de leur traitement par le 17β-estradiol (E2 : agoniste naturel) et le RU 58668 (un anti-estrogène pur).
Matériels et Méthodes |
L’activité transcriptionnelle des ER⍺ et β a été étudiée par RT-PCR, à l’état basal et après traitement par concentrations croissantes (0,1 ; 1 et 10μM) de E2 et de RU 58668 dans l’ensemble des lignées précitées. Nous avons également vérifié l’expression protéique des ERβ par immunoempreinte. Nous avons ensuite étudié l’effet du traitement par E2 et RU 58668 (à 0,5 ; 5 et 50μM) sur la viabilité des cellules des lignées HT-29 et Caco-2 par un test aux sels de tétrazonium et un test de cytotoxicité utlilisant l’activité LDH. Enfin, nous avons analysé en cytométrie en flux, le cycle cellulaire de ces deux lignées après traitement par E2 et RU 58668.
Résultats |
(1) ER⍺ n’était pas ou très faiblement exprimé dans les cellules cancéreuses, et ERβ n’était exprimé qu’à des taux modérés à la fois à l’échelle transcriptionnelle que protéique. (2) Le traitement par E2 et/ou RU 58668 ne modifiait pas le taux des ARNm des récepteurs dans les lignées HT-29 et Caco-2. (3) L’étude de la viabilité cellulaire après traitement révélait un effet pro-apoptotique dose-dépendant du RU 58668 et à un moindre degré de E2, sur les lignées HT-29 et Caco-2 (en cours pour les autres lignées). (4) Enfin, l’étude du cycle cellulaire de la lignée HT-29 montrait que E2 entraînait dès 5μM puis de façon dose-dépendante un blocage des cellules en G2/M et leur mort par apoptose. Le RU 58668 n’avait pas d’effet sur le cycle (en cours pour les autres lignées).
Conclusion |
Ce travail confirme que les ERβ sont les récepteurs aux estrogènes exprimés de façon prédominante dans la muqueuse colique cancéreuse. Il montre que leur activation entraîne l’apoptose des cellules de lignées de cancer colique sans modifier l’expression transcriptionnelle ou protéique d’ERβ. Ces résultats confortent le rôle des voies « estrogènes-dépendantes » dans le cancer colique et leur intérêt potentiel comme cibles thérapeutiques. Des travaux en cours s’efforcent d’identifier les voies de régulation précises mises en jeu, et de caractériser les effets d’autres ligands agonistes et/ou antagonistes.
Remerciements, financements, autres |
Ce travail a été réalisé grâce aux financements obtenus par le Fond d’Aide à la Recherche de la SNFGE, le Cancéropôle Nord-Ouest, et la Ligue contre le Cancer de l’Orne.
Il testo completo di questo articolo è disponibile in PDF.Vol 33 - N° 3S1
P. A139 - Marzo 2009 Ritorno al numeroBenvenuto su EM|consulte, il riferimento dei professionisti della salute.