P.353 - Facteurs associés à la pratique du dépistage du virus de l’hépatite C chez les femmes jeunes - 02/04/09
E Mariné Barjoan [1],
A Bongain [1],
A Berrébi [2],
C Laffont [1],
V Giordanengo [1],
J Izopet [2],
P Boulot [3],
J Ducos [3],
P Azuar [4],
C Pradier [1],
A Tran [1]
Mostrare le affiliazioniIntroduction : Le dépistage systématique du VHC n’est pas recommandé dans la population générale mais proposé à des populations à risque [1 ]. Le but de notre étude était de déterminer les facteurs associés à la pratique du dépistage du virus de l’hépatite C (VHC) chez les femmes jeunes.
Patients et Méthodes : La population d’étude était issue des 300 femmes enceintes ayant participé à l’étude ALHICE [1 ] réalisée entre 1998 et 2002 dont le critère d’inclusion était la présence d’une sérologie VHC positive, connue ou pas avant leur participation. Le moment de la découverte du VHC, les antécédents médicaux et les facteurs de risque liés à leur contamination ont été recueillis par questionnaire réalisé en entretien. La population cible du dépistage a été identifiée selon les recommandations de l’ANAES (janvier 2001) qui regroupe les populations dites à risque élevé (prévalence VHC > 2 %) et celle à risque faible (prévalence VHC < 2 %). Les facteurs associés au dépistage ont été analysés en comparant les femmes ayant connaissance de leur séropositivité avant leur inclusion dans ALHICE à celles l’ignorant avant celle-ci.
Résultats : Le moment de la découverte du VHC n’étant pas renseigné pour 3 femmes, l’analyse a été menée chez 297 femmes. Parmi elles, 224 (75 %) avaient été diagnostiquées avant l’étude ALHICE ; 279 (94 %) présentaient un des critères définis dans les recommandations (population globale cible), 203 (68 %) appartenaient au groupe de risque élevé et 76 au groupe à risque faible. Parmi les 279 femmes de la population globale cible, 68 (24 %) n’avaient pas été diagnostiquées avant leur entrée dans l’étude. Chez les 18 (6 %) femmes ne réunissant pas un des critères de dépistage, 5 (28 %) ont découvert leur séropositivité au moment de leur participation à l’étude. Le dépistage du VHC avant la grossesse était significativement associé à un antécédent d’usage de drogues (62 % versus 28 %, p < 0,001), une séropositivité au VIH (25 % versus 13 %, p = 0,02), un partenaire sexuel infecté par le VHC (42 % versus 25 %, p = 0,01) ou à un partenaire sexuel usager de drogues (65 % versus 41 %, p = 0,01). En revanche, il n’a pas été observé d’association entre le dépistage avant la grossesse et un antécédent de transfusion sanguine avant 1992, une greffe avant 1992 ou une hémodialyse, ni avec l’année de début de grossesse. Le VHC a été découvert au moment de leur inclusion dans l’étude chez une proportion significativement plus élevée de femmes originaires d’une zone à forte prévalence de VHC (27 % versus 14 %, p = 0,01) ou sans emploi (59 % versus 45 %, p = 0,03). Après ajustement, le pays d’origine de la mère (OR : 2,1 IC95 % 1,1-4,1 ; p = 0,03) et l’absence d’emploi (OR : 1,8 IC95 % 1,0-3,1 ; p = 0,05), restaient indépendamment associés à l’absence dépistage du VHC.
Conclusion : Pour améliorer le dépistage du VHC chez la population de femmes jeunes, les efforts devraient être concentrés vers les femmes nées dans une des zones à risque (Afrique, Amérique du Sud, Asie du Sud-Est, Moyen-Orient) ainsi que vers celles en situation de précarité.
Remerciements, financements, autres : Étude financée par l’ANRS et la Fondation de France.
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Vol 33 - N° HS1
P. 225 - Marzo 2009 Ritorno al numeroBenvenuto su EM|consulte, il riferimento dei professionisti della salute.