P.146 - Quels sont les facteurs prédictifs de rechute et de perte de suivi chez des patients alcoolo-dépendants pris en charge dans un service d’hépato-gastroentérologie ? - 02/04/09
D Mennecier [1],
A Wilhelm [1],
P Arvers [2],
D Corberand [1],
L Sinayoko [1],
S Bonnefoy [1],
F Harnois [1],
O Moulin [1],
C Nizou [1],
C Thiolet [1]
Mostrare le affiliazioniIntroduction : Le maintien de l’abstinence des patients alcoolo-dépendants après un sevrage est très difficile car on constate un taux de rechute important accentué par un grand nombre de patients non revus par la suite [1 ]. Nous avons essayé de définir des facteurs prédictifs de rechute afin de repérer ces perdus de vue immédiats (PDVI) dans une population prise en charge initialement dans un service d’hépato-gastroentérologie pour un sevrage.
Patients et Méthodes : De janvier 2004 à décembre 2006, 94 patients (Pts) ayant une alcoolo dépendance ont été inclus dans cette étude. Différents paramètres ont été recueillis. Les patients étaient par la suite revus en consultation tous les mois afin d’évaluer leur abstinence.
Résultats : Il s’agissait de 71 hommes et 23 femmes d’âge moyen de 46,1 ± 0,9 ans ; 25 Pts avaient des antécédents familiaux d’alcoolisme (AFA), 33 Pts avaient des antécédents personnels psychiatriques (APP), 6 Pts étaient SDF et 41 Pts vivaient seuls. 19 Pts venaient des urgences. L’âge moyen du début de la consommation excessive était de 32,2 ± 1,0 ans. La durée moyenne de la consommation excessive d’alcool était de 13,9 ± 0,9 ans. La consommation moyenne en g d’alcool/j était de 221,1 ± 11,8 g. Le taux de rechute pour l’ensemble des patients était à 6 et 9 mois respectivement de 41,5 % et 43,6 %. 27 Pts (28,7 %) étaient PDVI et 67 Pts (71,3 %) étaient revus par la suite. Les patients PDVI étaient significativement plus jeunes (43,4 vs 47,1 ans p = 0,05), avaient réalisé plus de sevrages (1,6 vs 0,7 p = 0,03), avaient débuté une consommation excessive plus tôt (27,1 vs 33,9 ans p = 0,004), avaient plus d’APP (56,7 vs 15,9 % p < 10-6), vivaient plus souvent seuls (57,5 vs 7,5 % p < 10-6), venaient plus souvent des urgences (63,2 % vs 20,3 % p = 0,001). 100 % des SDF étaient dans ce groupe (p < 10-6). Pour les Pts non PDVI, 50 Pts (74,5 %) étaient encore suivis à 6 mois et 42 (62,7 %) à 9 mois avec respectivement 56,7 % et 47,8 % d’abstinents, 17,9 % et 14,9 % de rechuteurs dont 10,4 % et 8,9 % avaient une consommation modérée. Les Pts ayant un délai de suivi ≥ à 9 mois avaient significativement moins d’antécédents psychiatriques (13,7 % vs 58,7 % p < 10-6), vivaient moins seul (22,5 % vs 60,4 % p < 10-6) et avaient moins d’AFA (28 % vs 50 % p < 0,05). En analyse multivariée les facteurs indépendants de rechute étaient : le sexe masculin (p = 0,02 ; OR = 9), les APP (p = 0,01 ; OR = 14) et les AFA (p = 0,05 ; OR = 3,47).
Conclusion : Cette étude met en évidence de nombreux facteurs prédictifs de PDVI et de rechute chez des patients alcoolo-dépendants. Un patient qui a des AFA et/ou des APP a ainsi respectivement 3,47 et 14 fois plus de chance de présenter une rechute et un homme a 9 fois plus de chance de rechuter par rapport à une femme.
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Vol 33 - N° HS1
P. 91 - Marzo 2009 Ritorno al numeroBenvenuto su EM|consulte, il riferimento dei professionisti della salute.