P.107 - Identification des peptides antigéniques dérivés de l’alpha-fœtoprotéine murine et reconnus par les lymphocytes T CD8+ - 02/04/09
Introduction : L’immunothérapie du carcinome hépatocellulaire (CHC) avec l’alpha-fœtoprotéine (AFP) comme antigène cible est une stratégie innovante [1 ], [2 ]. Elle repose sur l’induction d’une réponse immunitaire cellulaire cytotoxique par des cellules présentatrices d’antigène ; elles présentent aux lymphocytes T CD8+ (LT8) des peptides issus de l’AFP qui entraînent leur activation en LT8 cytotoxiques anti-AFP. Ces LT8 cytotoxiques ont la capacité de sécréter de l’IFN© et de lyser les cellules tumorales. Actuellement, en phase pré-clinique chez la souris, les peptides antigéniques de l’AFP murine, contre lesquels est dirigée la réponse immunitaire ne sont pas connus ; la détection des LT8 cytotoxiques spécifiques de l’AFP murine n’est pas aisée. Nous avons décidé d’identifier les peptides antigéniques de l’AFP murine, afin d’avoir un monitorage précis et reproductible de la réponse anti-AFP chez la souris.
Matériels et Méthodes : Nous avons utilisé trois algorithmes, BIMAS, SYFPEITHI et Net MHC, pour prédire des séquences peptidiques de 9 acides aminés, dérivés de l’AFP murine, et ayant une forte affinité pour les molécules du complexe majeur d’histocompatibilité (CMH) de classe I (reconnus par les LT8). Nous avons fait synthétiser les peptides prédits. Pour prouver l’immunogénicité et l’existence in vivo des peptides prédits, nous avons immunisé contre l’AFP murine deux lots de souris CH3 (haplotype CMH I H2Kk) : injection des peptides prédits avec à un adjuvant e n S.C. (pool de 4 à 5 peptides par souris, 100 µg / peptide ; n = 15), ou injection en I.M. D’un adénovirus codant pour l’AFP murine (1e9 UI / souris ; n = 10). Les groupes contrôles recevaient respectivement de l’adjuvant seul ou un adénovirus contrôle. La réaction immunitaire induite, spécifique d’un peptide était mesurée par un test ELISpot IFNγ murin. Un test de cytotoxicité au 51Cr était réalisé avec le peptide le plus immunogène.
Résultats : Dix-sept peptides prédits par les algorithmes, parmi les mieux classés et les plus fréquemment prédits ont été choisis et synthétisés. Le peptide mAFP24 NEFGIASTL induisait la sécrétion d’IFNγ la plus forte et significative, que ce soit après la vaccination peptidique (170 ± 100, contre 0 ± 0, spots moyen ± écart-type pour 1.106 splénocytes, mAFP24 contre contrôle) ou après l’adénovirus mAFP (75 ± 39 contre 3 ± 5, spots moyen ± écart-type pour 1.106 splénocytes, AdVmAFP contre contrôle). La fixation du peptide mAFP24 sur les cellules chargées en 51Cr engendrait leur lyse, avec une lyse spécifique maximale de 21 %.
Conclusion : Nous avons donc identifié pour la première fois, un des peptides antigéniques de l’AFP murine reconnus par les lymphocytes T CD8+ cytotoxiques (CMH I H2Kk) : le peptide mAFP24, NEFGIASTL. Ce peptide servira d’outil immunologique, en phase pré-clinique dans des modèles de CHC chez la souris pour comparer différentes approches d’immunothérapie utilisant l’AFP murine comme antigène cible.
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Vol 33 - N° HS1
P. 72 - Marzo 2009 Ritorno al numeroBenvenuto su EM|consulte, il riferimento dei professionisti della salute.