P.50 - Le reflux gastro-œsophagien du sujet âgé est-il plus sévère ? - 02/04/09
JP Galmiche [1],
S Roman [2],
S Bruley des Varannes [1],
A Le Sidaner [3],
A Ropert [4],
T Vallot [5],
B Lunaud [6],
F Zerbib [7],
P Ducrotté [8],
B Bour [9],
B Coudsy [10]
Mostrare le affiliazioniIntroduction : Le reflux gastro-œsophagien (RGO) du sujet âgé n’a fait l’objet que de rares études en dehors de complications comme les sténoses dont l’incidence augmente à partir de la 5ème décennie [1 ]. Le concept généralement admis est cependant celui d’une plus grande sévérité des lésions endoscopiques chez le sujet âgé. La pathogénie du RGO est, en effet, multifactorielle et l’hypothèse d’une défaillance des mécanismes de défense et/ou d’une réduction de la sensibilité de la muqueuse œsophagienne à l’acide chez le sujet âgé est souvent avancée. Dans cette étude, nous avons donc comparé, à durée d’exposition acide équivalente, le phénotype endoscopique de 2 groupes de patients en fonction de leur âge.
Patients et Méthodes : Etude rétrospective, multicentrique, comparative, réalisée sur 2 groupes de patients, l’un de plus de 70 ans (n = 88, 74 ± 4 ans ; 43 H ; IMC = 26 ± 3) et l’autre de < 70 ans (n = 186, 47 ± 12 ans, 100 H ; IMC = 26 ± 3), ayant tous eu une exploration pH-métrique de 24 h (à distance d’un traitement IPP) en raison d’une suspicion clinique de RGO (symptômes typiques plus fréquents chez les jeunes 88 vs 67 % p < 0,001). Les patients ont été appariés (2 « jeunes » pour un « vieux ») dans chacun des 9 centres en fonction du pourcentage de temps total sur 24 h passé sous pH 4, exprimé en 5 classes ([0, 5 %], [5, 10 %], [10, 15 %], [15, 20 %], ≥ 20 %). L’ensemble des comptes-rendus endoscopiques réalisés dans les 6 mois précédant ou suivant la pH-métrie ont été revus par l’investigateur principal et classés à partir de la classification de Los Angeles en 2 catégories (œsophagite sévère C, D ou absence d’œsophagite sévère : 0, A, B).
Résultats : L’œsophagite était plus fréquente chez les malades jeunes (33 % vs 19 % p = 0,017) ; l’œsophagite sévère était plus fréquente chez les patients de moins de 70 ans (7 % vs 4,5 % p = 0,033). Les complications étaient également rares dans les 2 groupes. Un endobrachyœsophage était présent chez 12 jeunes (6 %) et 9 âgés (10 %). Globalement les patients avec œsophagite sévère avaient une exposition acide plus prolongée que les autres, mais sans différence entre les deux classes d’âge. Malgré l’absence de différence de durée d’exposition acide entre les 2 groupes (10,5 % pH < 4), la durée moyenne des épisodes de reflux était plus élevée chez les patients de plus de 70 ans : 157 ± 263 s contre 106 ± 128 s (p = 0,026).
Conclusion : Dans les limites du caractère rétrospectif de l’étude, ces résultats montrent que, à durée d’exposition acide identique, les sujets âgés n’ont pas de lésions œsophagiennes plus sévères au contraire. Cependant la durée moyenne des épisodes de reflux est plus longue chez le sujet âgé ce qui suggère une altération des mécanismes de clairance (troubles moteurs ou réduction de la sécrétion salivaire). Ces résultats sont compatibles avec les données de certains essais montrant des taux de rémission endoscopique sous IPP plus élevés chez le sujet âgé [2 ].
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Vol 33 - N° HS1
P. 44 - Marzo 2009 Ritorno al numeroBenvenuto su EM|consulte, il riferimento dei professionisti della salute.