La prothèse totale de genou (PTG) connaît un élargissement de ses indications pour des patients de plus en plus jeunes et actifs. Plusieurs études récentes mettent en garde sur un taux révision plus important et une satisfaction moindre des patients jeunes. L’objectif de cette étude était d’évaluer la survie des PTG chez les patients de moins de 55 ans, et de déterminer les facteurs de risque de révisions et de complications. L’hypothèse était que la survie des PTG chez les patients de moins de 55 ans est supérieure à 90 % à 10 ans.

Il s’agissait d’une étude rétrospective monocentrique. Tous les patients de moins de 55 ans ayant une PTG de première intention entre 2006 et 2016 ont été inclus. Le taux de survie a été calculé en considérant un échec de PTG comme critère de jugement principal, défini par une reprise chirurgicale quelle que soit la cause. La méthode de Kaplan-Meier a été utilisée pour répondre à l’objectif principal.

L’effectif était de 168 patients (âge médian 52 ans) pour 193 PTG. Le recul moyen était de 7,9 ans. Il y avait 24 échecs. Le taux de survie était de 86,6 % à 10 ans (IC 95 % [81,1–92,2]). Le délai moyen de l’échec était de 4,1 ans. Le descellement mécanique et l’infection entaient les principales causes d’échecs. L’indice de masse corporelle (IMC) semblait augmenter le risque de révision (p<0,01). Les PTG à troisième condyle étaient moins associées au risque de révision et de complication (p<0,05), de même que la présence d’une quille tibiale (p<0,05). Les PTG sur gonarthroses post-traumatiques (p=0,066), ostéonécrose (p<0,05) et séquelles d’arthrite septique (p<0,05) semblaient les plus à risque de révision.

L’hypothèse n’a pas été vérifiée, les PTG chez le sujet de moins de 55 ans semblent avoir un taux de révision supérieur à la population générale. L’indication d’une PTG chez ces patients reste une option fiable, mais doit tenir compte de certains facteurs de risque.

IV ; étude rétrospective.

The indications for total knee arthroplasty (TKA) are expanding to include younger and more active patients. Several recent studies have warned of a higher revision rate and lower patient satisfaction in younger patients. The aim of this study was to assess the survival of TKAs in patients under the age of 55 and to determine the risk factors for revision and complications.

The hypothesis was that TKA survival in patients under 55 years of age is greater than 90% at 10 years.

This work was a single-center retrospective study. All patients under 55 years of age with first-line TKA between 2006 and 2016 were included. The survival rate was calculated with TKA failure as the primary outcome, which was defined as revision surgery regardless of cause. The Kaplan–Meier method was used to meet the primary objective.

A total of 168 patients (median age 52 years) with 193 TKAs were included. The mean follow-up was 7.9 years, and 24 cases of failure were identified. The 10-year survival rate was 86.6% (95% CI [81.1–92.2]). The mean time to failure was 4.1 years. Mechanical loosening and infection were the main causes of failure. Body mass index (BMI) appeared to increase the risk of revision (P<0.01). TKAs with a third condyle were less strongly associated with the risk of revision and complications (P<0.05), as was the presence of a tibial keel (P<0.05). TKAs with posttraumatic gonarthrosis (P=0.066), osteonecrosis (P<0.05) and sequelae of septic arthritis (P<0.05) appeared to be the most at risk of revision.

This hypothesis has not been verified, and TKA in patients under 55 years of age appears to have a higher revision rate than in the general population. The indication for TKA in these patients remains a reliable option, but certain risk factors must be considered.

IV; retrospective study.