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Intoxication d’un patient consommateur régulier de cathinones dans un contexte de chemsex - 11/09/24

Doi : 10.1016/j.toxac.2024.08.058 
T. Schiestel 1, , R. Magny 1, 2, A.K. Boukerma 1, P. Thiebot 1, 2, H. Gourlain 1, B. Megarbane 2, 3, P. Houze 1, 2, L. Labat 1, 2
1 Laboratoire de toxicologie biologique, fédération de toxicologie, hôpital Lariboisière, AP–HP, Paris, France 
2 Inserm, UMRS-1144, université Paris Cité, Paris, France 
3 Réanimation médicale et toxicologique, fédération de toxicologie, AP–HP, hôpital Lariboisière, Paris, France 

Auteur correspondant.

Riassunto

Objectif

Description d’un cas d’intoxication aux dérivés amphétaminiques et GHB d’un patient dépendant aux cathinones dans un contexte de chemsex.

Historique du cas

Un homme de 31ans, aux antécédents de syndrome anxio-dépressif avec idées suicidaires objectivées et pratique fréquente de chemsex (GHB et cathinones), est retrouvé inconscient sur la voie publique. Il est rapidement pris en charge aux urgences de l’hôpital de proximité puis en service de réanimation. L’examen clinique met en évidence un coma hypotonique (Score de Glasgow à 3), une fréquence cardiaque à 55/min, une fréquence respiratoire à 15/min, des pupilles en myosis peu réactives symétriques. Aucune défaillance hémodynamique n’est observée. Le patient est sédaté et intubé. L’état neurologique du patient s’améliore rapidement et le patient fugue du service.

Méthode

Un bilan toxicologique d’urgence est réalisé sur plasma et urines par méthodes immunochimiques et enzymatiques (Alinity™, Abbott), complété par un screening et une quantification pour certaines molécules par LC-HR/MS (Q Exactive Focus™, Thermo Scientific) en modes ciblé et non ciblé. L’analyse urinaire, après déconjugaison, a été complétée par un screening en chromatographie gazeuse couplée à la spectrométrie de masse (GC-MS).

Résultats

Le bilan toxicologique d’urgence immuno-enzymatique identifie la présence de benzodiazépines, d’amphétamines, de MDMA et de fentanyl. L’éthanol est mesuré à 0,13g/L dans le plasma et à 0,30g/L dans les urines. Les concentrations de GHB sont de 296mg/L et 531mg/L dans le plasma et les urines, respectivement. Les screenings en LC-HR/MS en modes ciblé et non ciblé et en GC-MS identifient plusieurs dérivés amphétaminiques dans le plasma : méphédrone (902 ng/mL), norméphédrone, methylephédrine, dipentylone et pentylone. Dans les urines, la métamphétamine et la MDMA sont identifiées en plus des molécules précédemment rapportées.

Discussion

Dans ce cas, nous décrivons une situation rare de polyintoxication à de très nombreuses amphétamines chez un patient avec un état clinique qui peut s’expliquer par la prise concomitante de GHB. Dans l’étude de Boukerma et al. cette association entre la consommation de certaines amphétamines et de GHB était déjà décrite. Sur 30 cas d’intoxications au GHB, plus de la moitié était associée à une utilisation de substances de type phényléthylamine dont des cathinones, notamment la méphédrone [1]. L’identification dans les urines d’amphétamines non retrouvées dans le plasma informe sur une consommation certainement antérieure même si le délai entre la prise et les prélèvements reste inconnu. Les autres résultats positifs du screening d’urgence sont identifiés comme des substances issues de la prise en charge médicale (fentanyl, midazolam, nordiazépam). Les antécédents médicaux du patient concourent à réfléchir sur le cadre réel de ses consommations. En effet, il est possible que l’état psychiatrique du patient ait favorisé une utilisation de ces amphétamines à visée suicidaire.

Conclusion

Ce nouveau cas souligne l’intérêt des méthodes toxicologiques spécialisées dans l’identification des drogues et de leurs formes métabolisées, notamment pour mettre en évidence les nouveaux produits de synthèse.

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