Corrélation entre la concentration plasmatique de bélimumab et les poussées dans le lupus systémique : une étude rétrospective - 08/06/24
Résumé |
Introduction |
Le bélimumab, un anticorps monoclonal ciblant la cytokine BAFF impliquée dans la survie du lymphocyte B, a démontré son efficacité dans le traitement du lupus systémique, y compris en cas d’atteinte rénale [1 ]. Cependant, certains patients ne répondent pas à cette thérapeutique, présentant soit une inefficacité primaire, soit une rechute. Les causes de ces échecs ont été peu étudiées jusqu’à présent. Grâce au développement récent d’une technique de dosage [2 ], nous avons cherché à déterminer si la concentration plasmatique de bélimumab (CPB) était associée au risque de poussée ou d’activité persistante de la maladie sous ce traitement.
Patients et méthodes |
Dans cette étude rétrospective monocentrique, nous avons inclus des patients adultes atteints de lupus systémique et traités par bélimumab, chez qui un dosage de bélimumab avait été effectué lors d’une visite médicale comprenant un examen clinique et biologique permettant la détermination des scores d’activité du lupus. Nous avons exclu les visites survenues moins de 11 semaines après l’initiation du traitement par bélimumab afin de ne considérer que les dosages prélevés à l’état d’équilibre [3 ]. Le critère de jugement principal était d’étudier la corrélation entre une poussée du lupus, définie par un score BILAG≥B, et la concentration plasmatique de bélimumab (CPB). L’analyse statistique reposait sur un modèle mixte multivariable pour prendre en compte le caractère répété des dosages.
Résultats |
Entre décembre 2018 et mai 2023, 122 patients ont été inclus, représentant un total de 849 dosages. L’âge médian était de 40 ans, et 93 % des patients étaient de sexe féminin. Au moment de la première détermination de la concentration plasmatique de bélimumab (CPB), 85 % des patients étaient traités par hydroxychloroquine, 76 % par corticoïdes et 66 % par un autre immunosuppresseur. Concernant l’administration du bélimumab, 60 % des patients ont reçu uniquement la voie sous-cutanée, 18 % uniquement la voie intraveineuse, tandis que 32 % ont reçu les deux voies d’administration au cours du suivi. Le modèle mixte de régression logistique multivariable a identifié une CPB plus basse (OR=0,89, IC à 95 % : 0,82 à 0,94, p=0,002) et une durée plus courte depuis l’introduction du bélimumab (OR=0,98, IC à 95 % : 0,96 à 1,00, p=0,021) comme étant indépendamment associées au risque de poussée. Ces résultats ont été confirmés par les analyses en sous-groupe selon la voie d’administration. Une CPB plus basse (OR=0,92, IC à 95 % : 0,86 à 0,98, p=0,01), une albumine plus basse (g/L) et l’administration intraveineuse étaient indépendamment associées à un lupus actif, défini comme un score SLEDAI-2K≥4. En ce qui concerne l’analyse des facteurs indépendamment associés à une CPB plus élevée, une association positive a été observée avec l’albuminémie et une association négative avec le poids, la durée depuis la dernière administration de bélimumab et un score BILAG≥B.
Conclusion |
Dans cette étude, une CBP plus basse et une durée plus courte depuis l’introduction du traitement ont été identifiées comme des facteurs indépendamment associés au risque de poussée du lupus. Ces résultats soulignent l’importance du dosage du bélimumab, en particulier chez les patients présentant une maladie active, une hypoalbuminémie, une protéinurie ou une insuffisance rénale. En cas de CBP basse, la question de l’intérêt d’un ajustement de la dose ou celle de l’évaluation de l’observance du traitement dans le cas d’une administration sous-cutanée pourraient mériter la réalisation d’essais prospectifs.
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Vol 45 - N° S1
P. A121-A122 - Giugno 2024 Ritorno al numeroBenvenuto su EM|consulte, il riferimento dei professionisti della salute.
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