Anifrolumab en vie réelle dans le lupus systémique : première cohorte prospective française - 08/06/24
Résumé |
Introduction |
L’anticorps monoclonal anti-récepteur de l’interféron de type 1 a l’AMM dans le lupus systémique (LS) depuis septembre 2023. Nous rapportons les données d’efficacité et de sécurité en vie réelle de la première cohorte française.
Patients et méthodes |
Recueil prospectif des données cliniques et biologiques des patients ayant reçu au moins une dose d’anifrolumab pour un LS dans notre centre. Au 18 février 2024 nous disposons des données à l’instauration de l’anifrolumab pour 21 patients.
Résultats |
Vingt-et-un patients, âge médian (extrêmes) 43 ans (19–61), dont 20 femmes, avec un nombre médian de critères ACR/EULAR 2019 de 19 (12–24), ont été suivis jusqu’à J60 pour 19 patients et à J90 pour 16 patients. À l’initiation de l’anifrolumab, 17 patients (81 %) avaient une atteinte dermatologique (38 % BILAG A, 38 % BILAG B et 5 % BILAG C), 13 (62 %) une atteinte musculosquelettique (5 % BILAG A, 19 % BILAG B et 38 % BILAG C) et 13 (62 %) une atteinte hématologique (5 % BILAG B, 57 % BILAG C). Le SLEDAI-2K médian était de 7 (4–12). Le CLASI-activité médian des patients avec atteinte dermatologique était de 9 (1–29). Les patients avec atteinte articulaire avaient un nombre médian d’articulations douloureuses de 6 (1-18) et gonflées de 1 (0–12). À l’initiation de l’anifrolumab, tous les patients recevaient de l’hydroxychloroquine, 16 (76 %) une corticothérapie orale avec une dose médiane de 5mg/j (0–30), 12 (57 %) un immunosuppresseur oral parmi lesquels 24 % (5/21) du méthotrexate, 24 % (5/21) du mycophénolate mofétil, 10 % (2/21) de l’azathioprine.
52 % (11/21) du bélimumab intraveineux ou sous-cutané et 19 % (4/21) du thalidomide ou lenalinomide. Tous ont reçu un traitement par anifrolumab 300mg IV/mois sous couvert d’une contraception efficace, d’une prophylaxie primaire par valaciclovir 500mg/j, d’une mise à jour du calendrier vaccinal, et de conseils sur le dépistage du cancer du col de l’utérus.
Dix-neuf patients ont été évalués à J60 du début du traitement. Il a été observé chez ces derniers une réduction significative du score CLASI-activité (médiane 9 (1–29) J0, 3 (0–15) J30, 2 (0–8) J60, p=0,0003), du score SLEDAI-2K (médiane 4 (2–8) J0, 4 (0–8) J30, 3 (0–6) J60, p=0,0249), du nombre d’articulations douloureuses (médiane 6 (1–16) J0, 0 (0–20) J60 et 0 (0–5) J90, p=0,0001) et du nombre d’articulations gonflées (médiane 1 (0–12) J0, 0 (0–8) J30, 0 (0–2) J60, p=0,0247). Il n’y a pas eu de modification significative des taux sériques d’interféron et de C3. Les corticoïdes ont pu être diminué chez 16 % (3/19), le thalidomide arrêté pour une patiente, et le mycophénolate arrêté pour deux patients. Il n’y a pas eu de modification significative des scores de fatigue (score FACIT), de qualité de vie dermatologique (DLQI) ou d’impact sur la vie quotidienne (Lupus Impact Tracker).
Chez une patiente, les deux premières injections ont été suivies d’une polyarthrite avec élévation de la CRP et d’un gonflement pavillonnaire des oreilles s’apparentant à une chondrite, d’évolution spontanément favorable en quelques jours. Les autres effets indésirables étaient : une éruption cutanée transitoire, quatre viroses respiratoires sans gravité, et une infection à sars-Cov2 compliquée d’une polyarthrite des petites articulations d’évolution spontanément favorable.
Conclusion |
L’anifrolumab est rapidement efficace sur les atteintes cutanées (y compris réfractaires) et rhumatologiques sans évènement indésirable grave sous réserve d’une courte durée de suivi. Nous prévoyons une mise à jour des données d’ici le congrès de juin 2024 avec extension de la période de suivi et inclusion de nouveaux patients.
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Vol 45 - N° S1
P. A119-A120 - Giugno 2024 Ritorno al numeroBenvenuto su EM|consulte, il riferimento dei professionisti della salute.
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