Les causes d'immunodépression sont multiples et en augmentation. Les pneumonies sont la première cause d'infection chez le sujet immunodéprimé et sont associées à une morbimortalité importante. Les agents infectieux sont variés. Les pneumonies bactériennes peuvent être communautaires ou nosocomiales, non spécifiques du sujet immunodéprimé. D'autres pathologies bactériennes telles que la nocardiose et la légionellose touchent particulièrement le sujet immunodéprimé tandis que la tuberculose se présente sous forme atypique dans cette population. Les infections virales regroupent les virus respiratoires saisonniers, pouvant être d'une particulière gravité chez le sujet immunodéprimé, ainsi que les virus du groupe des Herpesviridae, dont les atteintes pulmonaires sont généralement associées à l'immunodépression. Les pneumonies fongiques incluent d'une part la pneumocystose, surtout associée au déficit de l'immunité cellulaire, et d'autre part l'aspergillose et les autres infections fongiques invasives (mucormycose, candidose), atteignant surtout le sujet neutropénique. Plusieurs agents infectieux peuvent être combinés, et les pathologies pulmonaires non infectieuses (œdème pulmonaire, pneumonie toxique, atteinte tumorale pulmonaire) peuvent constituer des diagnostics différentiels de la pneumonie. Au total, si la sémiologie radiologique peut orienter vers une ou plusieurs causes infectieuses, elle doit s'intégrer dans une démarche diagnostique pluridisciplinaire prenant également en compte les données cliniques et biologiques.