Bien que la rénine constitue un marqueur précis de la volémie, il n’existe actuellement aucun consensus quant à l’intérêt du dosage de la rénine plasmatique pour ajuster la dose de fludrocortisone chez le patient insuffisant surrénalien.

L’objectif de cette étude était de déterminer si la rénine peut permettre d’ajuster avec plus de précision la dose de fludrocortisone chez le patient atteint d’insuffisance surrénale primaire.

Nous avons réalisé une étude rétrospective chez les patients insuffisants surrénaliens suivis aux CHU de Marseille et de Caen. Par ailleurs, l’hydrocortisone ayant une activité minéralocorticoïde propre, nous avons intégré la dose d’hydrocortisone individuelle afin d’obtenir la dose d’équivalent minéralocorticoïde.

En analysant les paramètres clinicobiologiques de 151 patients, nous n’avons pas retrouvé de corrélation entre la rénine, d’une part, et la dose minéralocorticoïde absolue (p=0,32) ou rapportée au poids corporel, d’autre part. Il existait une corrélation entre la rénine, d’une part, et la natrémie (p<0,01), la kaliémie (p<0,01) et la pression artérielle systolique (p=0,02), d’autre part, résultats confirmés en régression multivariée.

En conclusion, le taux de rénine ne dépend pas de la dose totale de minéralocorticoïdes administrée, il est corrélé positivement à la pression artérielle et à la kaliémie et inversement corrélé à la natrémie. Ainsi une rénine dans la zone physiologique permet d’obtenir un ionogramme sanguin et une pression artérielle dans les cibles thérapeutiques. D’autres analyses sont en cours pour évaluer si l’adaptation de la dose de fludrocortisone permet d’atteindre les valeurs cibles de rénine et des autres paramètres clinicobiologiques.