L’hypoparathyroïdie postopératoire est la principale complication de la thyroïdectomie totale pour cancer. Le but de notre étude est d’en évaluer le poids économique en France, encore mal connu.

À partir des données de la Cohorte Cancer, extraites du Système national des données de santé (SNDS), les dépenses de santé de tous les patients adultes opérés de thyroïdectomie totale pour cancer en France ont été comparées, selon que les patients avaient eu ou non un traitement substitutif vitaminocalcique postopératoire.

Parmi 31 175 patients analysés (75 % femmes, âge médian : 52 ans), 13 247 (42 %) ont débuté un traitement substitutif vitaminocalcique pendant le premier mois postopératoire, et 2855 patients (9,1 %) l’avaient encore à un an. Pendant la première année postopératoire, les dépenses de santé globales et spécifiques étaient significativement plus élevées chez les patients traités que chez les patients non traités : 7233€ vs 6934€ en moyenne par patient (p<0,0001) et 478,6€ vs 332,7€ par patient (p<0,0001), respectivement. En analyse multivariée, les dépenses moyennes globales de santé des patients traités (toutes durées confondues) étaient supérieures de 142€ à celles des patients non traités (p<0,004), et, pour les patients traités pour probable hypoparathyroïdie définitive, ces dépenses étaient supérieures de 776€ à celles des patients non traités (p<0,0001).

Pendant la première année postopératoire, les dépenses de santé globales étaient significativement supérieures chez les patients traités pour hypoparathyroïdie postopératoire après thyroïdectomie totale pour cancer. Un suivi à cinq ans est planifié, pour apprécier l’évolution de ces dépenses dans le temps.