Détermination de sous-groupes phénotypiques distincts de patients atteints de syndrome de Sjögren primitif à l’aide d’une analyse en clusters, à partir de manifestations cliniques et biologiques : données de 458 patients de la cohorte de Paris Saclay - 18/06/23
Riassunto |
Le syndrome de Sjögren primitif (SSp) est une maladie auto-immune systémique, associée à des manifestations hétérogènes. Les principaux symptômes sont le syndrome sec due à l’exocrinopathie, la fatigue et les douleurs articulaires. En outre, il existe des manifestations systémiques chez environ 30 à 40 % des patients atteints du SSp. Les précédentes études réalisées pour déterminer de manière non supervisée des sous-groupes phénotypiques distincts de SSp n’ont utilisé que des variables basées sur les symptômes subjectifs, négligeant l’activité biologique des cellules B et les manifestations systémiques, qui sont clairement liées au pronostic de la maladie.
L’objectif de cette étude était d’identifier des sous-groupes phénotypiques distincts parmi les patients atteints de SSp, en considérant toutes les manifestations de la maladie, y compris les symptômes subjectifs, les manifestations systémiques et paracliniques, en utilisant une analyse hiérarchique non supervisée.
Nous avons inclus les patients atteints de SSp inclus dans la cohorte prospective de SSp de Paris Saclay, s’ils répondaient aux critères ACR/EULAR. Nous avons effectué une analyse des correspondances multiples non supervisée en utilisant 26 variables sélectionnées pour couvrir un large panel de manifestations du SSp :
– des atteintes subjectives : EVA douleur, EVA fatigue, EVA sécheresse, test de Schirmer ;
– des manifestations systémiques définies par les domaines de l’ESSDAI ;
– des paramètres biologiques : facteur rhumatoïde (FR), anticorps anti-SSA, -SSB, -RNP, -centromère, ADN natifs, taux élevé d’IgG, pic monoclonal, cryoglobulinémie, C4 bas ;
– des paramètres histologiques : sialadénite focale à la BGSA.
Les premiers axes ont ensuite été considérés pour effectuer une classification hiérarchique ascendante basée sur la méthode de Ward. Le nombre de clusters a été déterminé visuellement sur le dendrogramme et le gain d’inertie. Leurs caractéristiques ont ensuite été comparées.
Nous avons inclus 458 patients atteints de SSp dans l’analyse (95 % de femmes, âge médian 49 ans). L’analyse en correspondance multiples et la classification hiérarchique ascendante a donné lieu à trois groupes homogènes de patients :
– le groupe 1 (n=121) comprenait des patients présentant une forte atteinte subjective (médiane [IQR] ESSPRI 6,6 ; [5,6–7,7]), mais une faible activité systémique (ESSDAI 1 ; [0–2]) ;
– le groupe 2 (n=110) comprenait une plus grande proportion d’hommes (15 %) et de patients d’origine africaine (19 %), avec un niveau élevé de sécheresse (EVA sécheresse globale 66 [46–81]) et de fatigue (EVA fatigue 70 [45–84]) mais un faible niveau de douleur (EVA douleur 53 [20–77]), ainsi qu’une activité systémique élevée (ESSDAI 5 [2–8]) : lymphadénopathies (11 %), atteinte cutanée (7 %), pulmonaire (12 %), nerveuse périphériques (11 %) et articulaire (40 %). D’autres auto-anticorps étaient fréquemment présents : anti-RNP (9,2 %), anti-centromère (12 %), ou anti-ADN (16 %) ;
– le groupe 3 (n=195) comprenait des patients plus jeunes (âge médian 44 ans), avec peu de signes subjectifs (ESSPRI 4,9 [3,3–6,2]), et une faible activité systémique (ESSDAI 2 [1–4]), mais avec des signes d’activation lymphocytaire B : domaine ESSDAI biologique (58 %), taux d’IgG élevés (52 %), facteurs rhumatoïdes (58 %), faibles taux de C4 (22 %). Ces patients avaient une plus forte prévalence de positivité des anticorps anti-SSA (86 %) et -SSB (46 %).
Les patients ayant des antécédents de lymphome ont été identifiés dans les groupes 2 (n=8, 5,6 %) et 3 (n=7, 3,6 %).
En utilisant une méthode de classification non supervisée, et en incluant des paramètres englobant toutes les caractéristiques de la maladie, nous avons identifié trois sous-groupes distincts de patients atteints de SSp, qu’on pouvait définir comme :
– patients avec beaucoup de signes subjectifs, mais peu de signes systémiques ;
– patients avec forme systémique prédominante ;
– patients peu symptomatiques avec hyperactivité lymphocytaire B.
Notre étude met en évidence l’idée sous-jacente de mécanismes physiopathologiques hétérogènes et pourrait contribuer à une meilleure stratification des patients atteints de SSp, notamment dans les essais thérapeutiques.
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Vol 44 - N° S1
P. A65-A66 - Giugno 2023 Ritorno al numeroBenvenuto su EM|consulte, il riferimento dei professionisti della salute.
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