Réactivation d’une leishmaniose viscérale au cours d’un rhumatisme psoriasique sous méthotrexate : quel traitement biologique proposer ? - 18/06/23
Riassunto |
Introduction |
La leishmaniose viscérale, ou Kala-azar, est une anthropozoonose à transmission vectorielle induite par des protozoaires flagellés du genre leishmania. C’est la 2e cause de décès par parasitose après le paludisme. Chez les patients immunodéprimés l’évolution peut être fatale en l’absence de traitement rapide et spécifique. Au cours de la leishmaniose viscérale, l’immunodépression consiste le plus souvent en une infection par le VIH, mais l’incidence de la maladie reste rare lors de l’immunodépression iatrogénique notamment suite à un traitement immunosuppresseur ou une biothérapie.
Nous rapportons le cas d’une jeune patiente de 20 ans. À l’âge de 15 ans, elle est diagnostiquée d’une leishmaniose viscérale traitée par les dérivés de l’antimoine. À 18 ans, la patiente présente un rhumatisme indifférencié traité par corticothérapie prolongée avec automédication se compliquant d’une fracture vertébrale d’origine ostéoporotique. En 2020, le tableau clinique se complète par la survenue d’un psoriasis cutané avec atteinte unguéale et périostite. Le diagnostic d’un rhumatisme psoriasique est retenu selon les critères de CASPAR. La patiente est traitée par méthotrexate. Deux ans plus tard, la patiente consulte pour une fièvre depuis 14jours. L’examen clinique objective une splénomégalie à 20cm, un syndrome anémique, des adénopathies sus et sous diaphragmatiques. L’évaluation de sa pathologie auto-immune montre une activité modérée. Le bilan biologique montre un syndrome inflammatoire avec une hypergammaglobulinémie majeure, une lymphopénie à 800/μL et une anémie à 6g/dL et une hyperferritinémie. La ponction médullaire montre les corps de leishmanies. La sérologie VIH est négative. Il n’y a pas de syndrome d’activation macrophagique. La patiente est traitée par l’amphotéricine B liposomale avec une évolution favorable. Le méthotrexate a été arrêté puis repris 15jours après la dernière dose d’entretien. Après un recul d’un an, aucune récurrence n’a eu lieu.
Conclusion |
Au Maroc, la leishmaniose viscérale à L. infantum sévit encore dans le nord du pays. La réactivation d’une leishmaniose a été décrite jusqu’à 15 ans après la maladie chez les patients immunodéprimés traités par immunosuppresseurs ou biologiques. L’analyse des cas rapportés dans la littérature montre des réactivations sous méthotrexate, anti-TNF et plus récemment sous anti-IL17A chez des patients porteurs de rhumatisme psoriasique ou de polyarthrite rhumatoïde. L’évolution est favorable lorsque le traitement antiparasitaire est débuté précocement. Aucune recommandation n’existe quant à la réintroduction de l’immunosuppresseur ou du biologique.
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Vol 44 - N° S1
P. A222 - Giugno 2023 Ritorno al numeroBenvenuto su EM|consulte, il riferimento dei professionisti della salute.
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