Risque de poussée de lupus érythémateux systémique après réduction ou arrêt de l’hydroxychloroquine pour raison ophtalmologique : données de l’étude prospective PERFOCTAPS - 18/06/23

Riassunto |
L’hydroxychloroquine (HCQ) est un médicament clé dans le traitement du Lupus érythémateux systémique (LES). Elle peut être, cependant, associée à des effets secondaires à long terme, principalement ophtalmologiques, notamment en cas d’exposition prolongée, de maladie rénale chronique ou de maladie rétinienne ou maculaire préexistante. Cette balance bénéfice-risque a fait l’objet de récentes controverses concernant la dose quotidienne optimale. Alors qu’une dose de 6,5mg/kg/jour d’HCQ a longtemps été recommandée, cette dose a été réduite à 5mg/kg ou moins en 2016, suite à une étude ayant retrouvé un risque accru de toxicité ophtalmologique associé à des doses plus élevées, néanmoins, basée sur des informations de renouvellement d’ordonnances, mais non la dose prescrite. Peu de données sont disponibles sur le risque de poussées de lupus consécutives à la réduction ou l’arrêt de l’HCQ. L’objectif principal de la présente étude était d’estimer le risque de poussées de lupus en fonction du maintien, de la réduction ou de l’arrêt de l’HCQ pour raison ophtalmologique, dans une étude prospective. Nous avons étudié les patients incus dans l’étude ophtalmologique prospective PERFOCTAPS, où les patients, suivis pour un LES, selon les critères SLICC 2012, étaient suivis tous les 6 mois pendant 2 ans pour détecter des anomalies très précoces de maladie rétinienne, par des examens ophtalmologiques poussés. L’HCQ était réduit ou arrêté chez les patients présentant des anomalies au cours de ce dépistage ophtalmologique. Tous les patients prenaient de l’HCQ depuis au moins 5 ans. Les patients ont été répartis en trois groupes : maintien, réduction et arrêt de l’HCQ. Le risque de poussées (définies par le SELENA-SLEDAI flare index) a été évalué dans les deux années suivant la réduction ou l’arrêt de l’HCQ ou après l’inclusion dans l’étude dans le groupe maintien (T0), par des modèles de Cox multivariés. Nous avons inclus 85 patients (98 % de femmes, âge moyen 40±12,9 ans), traités par HCQ depuis 12,9±7,2 ans, à une dose moyenne 5,6±1,8mg/kg/jour. Le dépistage ophtalmologique a identifié des anomalies chez 25 patients (29,4 %), conduisant à 20 réductions d’HCQ et 5 arrêts. À T0, les groupes maintien et réduction étaient très similaires en ce qui concerne le sexe, l’âge, la durée du LES, ses manifestations et l’activité de la maladie. Les patients du groupe « arrêt » étaient significativement plus âgés, et étaient traités par HCQ depuis plus longtemps. Dans le groupe « réduction », la dose moyenne d’HCQ dans le groupe de réduction a diminué de 6,0±2,1 à 3,4±1,5mg/kg/jour (p<0,001), soit une réduction moyenne de 45±9 %. Au cours des 2 années de suivi, 29 patients (34,1 %) ont eu des poussées de LES : 17 (28,3 %) dans le groupe « maintien », 10 (50 %) dans le groupe « réduction » et 2 (40 %) dans le groupe « arrêt », surtout dans les 6 premiers mois. Par rapport au groupe « maintien », en analyse multivariée et après ajustement sur la durée d’évolution du LES, les antécédents d’atteinte rénale, le SLEDAI-2K, une réduction de l’HCQ était associée au risque de poussée de lupus (HR 2,57 ; IC 95 % 1,14–5,75). Bien que non significative, du fait d’un manque de puissance, la même tendance était observée avec l’arrêt de l’HCQ (HR ajusté 3,03 ; IC 95 % 0,66–13,87). Notre étude prospective est la première à analyser les conséquences de la réduction ou de l’arrêt de l’HCQ, suite à la détection précoce d’anomalies ophtalmologiques infracliniques dans le cadre d’un suivi ophtalmologique intensif. La réduction de l’HCQ suite à ces résultats a été associée à une augmentation statistiquement significative du risque de poussée de LES, principalement dans les 6 premiers mois après la modification de la dose. L’amélioration de la sensibilité du dépistage ophtalmologique augmentant la probabilité de trouver des anomalies infraclinique, notre étude remet en question l’importance qui devrait être accordée à de ces examens, surtout lorsque leur prise en compte se traduit par un risque plus élevé de poussées.
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Vol 44 - N° S1
P. A105 - Giugno 2023 Ritorno al numeroBenvenuto su EM|consulte, il riferimento dei professionisti della salute.
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