Étude rétrospective de la pureté de poudres de cocaïne saisies en Île-de-France, entre 2005 et 2020 - 29/04/23
Riassunto |
Objectifs |
Observer l’évolution de la composition centésimale des poudres de cocaïne issues de saisies policières en Île-de-France sur une période de 15 ans, entre 2005 et 2020.
Méthode |
Les analyses centésimales des poudres de cocaïne ont été effectuées par GC-MS et UPLC-DAD. Seuls les échantillons provenant de services de police d’Ile de France ont été pris en compte dans cette étude. Les analyses statistiques ont été effectuées avec le logiciel GraphPad Prism 9.0.0. Une distinction a été faite entre les échantillons de cocaïne « reconditionnés » destinés à être vendus tels quels et contenant des doses (bonbonnes), et ceux dits de cocaïne « pure » concernant les échantillons provenant de boudins, ovules, blocs et de valises.
Résultats |
Entre 2005 et 2020 plus de 6000 échantillons analysés concernaient des produits contenant de la cocaïne.
– Pour la cocaïne « pure », on observe une augmentation du taux moyen de cocaïne qui passe de 64 % en 2006 à 71 % en 2020. Les produits de coupage retrouvés sont des médicaments non destinés à la consommation humaine en France (10 %), des médicaments avec AMM (diltiazem, hydroxyzine) (3 %), divers sucres (1 %). On observe une nette augmentation du taux de lévamisole (0 % en 2006 contre 6 % en 2020, avec un maximum de 17 % en 2010) en parallèle d’une diminution du taux de phénacétine (15 % en 2007 contre 5 % en 2020). En 2020, près de 80 % des échantillons contenaient du lévamisole, contre 0 % en 2006.
– Pour la cocaïne « reconditionnée », une nette augmentation de la pureté de la cocaïne est observée, les taux moyens de cocaïne contenue dans les bonbonnes passent de 24 % en 2007, montent jusqu’à 64 % en 2017 et on observe une légère baisse jusqu’à 46 % en 2020. Les produits de coupage sont en majorité des médicaments non destinés à la consommation humaine en France (14 %). On retrouve ensuite des médicaments avec AMM (hydroxyzine, diltiazem, lidocaine et/ou paracétamol) (5 %) et divers sucres (5 %). On observe une nette baisse des taux de caféine (16 % en 2007 contre 0 % en 2020) et une augmentation des taux de lévamisole (0 % en En 2007 contre 12 % en 2020, en moyenne) au détriment de la phénacétine. En 2020, 68 % des échantillons contenaient du lévamisole.
Conclusion |
Les deux principaux produits de coupe pendant ces 15 dernières années sont le lévamisole et la phénacétine, deux médicaments non destinés à la consommation humaine en France. Le lévamisole est apparu dans les années 2008, et a connu une très forte augmentation de son occurrence, il semble même remplacer progressivement d’autres produits de coupes habituellement rencontrés comme la phénacétine.
Il est possible de voir l’influence d’évènements d’importance mondiale sur la pureté des échantillons de cocaïne, tant dans la catégorie « pure » que « reconditionnée ». On observe par exemple une diminution des taux de cocaïne en 2008, possiblement suite à la crise financière ; puis une nouvelle baisse en 2019, possiblement liée à la crise de la COVID-19.
La composition moyenne des échantillons entre 2005 et 2020 a notablement changé, et les dangers liés à la consommation de cocaïne évoluent avec ces changements. Le premier point concerne la forte augmentation du taux de cocaïne dans les échantillons « reconditionnés ». Le second point concerne l’utilisation de médicaments non destinés à la consommation humaine en France.
L’augmentation de l’usage de cocaïne fortement titrée en France peut engendrer des problèmes de santé publique, comme une augmentation des overdoses et des risques liés à l’exposition des enfants au domicile de parents consommateurs.
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Vol 35 - N° 2S
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