Contaminations de compléments alimentaires dans un contexte de dopage - 29/04/23
Riassunto |
Objectifs |
Les compléments alimentaires sont principalement utilisés dans un but d’amélioration de la condition physique (amaigrissement, optimisation des dépenses énergétiques ou de la performance). Ils sont généralement composés de nutriments essentiels (vitamines, minéraux, protéines). Ces produits peuvent être contaminés (volontairement ou non) par des agents dopants, pouvant entraîner une violation des règles antidopage telles que définies par l’Agence mondiale antidopage (AMA). Les auteurs présentent plusieurs cas de contaminations retrouvées dans des compléments alimentaires et des médicaments suite à des analyses dans le cadre d’affaires de dopage.
Méthode |
Entre 2016 et 2022, de nombreux compléments alimentaires et médicaments (poudres, comprimés ou gélules) ont été réceptionnés pour effectuer des analyses dans le cadre d’affaires de dopage. Trois cent dix analyses de compléments ont été réalisées. Les analyses demandées sont principalement la recherche de stéroïdes anabolisants, des autres agents anabolisants, des stimulants, des stupéfiants ou des modulateurs métaboliques. Afin de mettre en évidence une contamination de l’échantillon, une simple préparation par dilution dans le méthanol est effectuée, sauf si la matrice est huileuse, sous forme d’un gel ou encore d’une crème, ce qui nécessite au préalable une extraction de type L/L. Par la suite, un dépistage et une quantification des substances ont été effectués par chromatographie en phase liquide couplée à la spectrométrie de masse en tandem (Xevo-TQS) ou haute résolution (Xevo G2 QTof).
Résultats |
Les résultats des analyses des compléments alimentaires révèlent 41 échantillons positifs présentant des contaminations sur 310 compléments ou médicaments analysés. Cinquante et un pour cent (21/41) des échantillons sont contaminés par des modulateurs métaboliques ; les principales molécules retrouvées pour cette catégorie sont la cardarine (GW1516) avec des concentrations comprises entre 8,7ng/g et 10,9ng/g ainsi que la trimétazidine avec des concentrations comprises entre 4,5ng/g et 172ng/g. Dix-sept pour cent (7/41) contiennent des stéroïdes anabolisants, les molécules retrouvées sont la méthandiénone (0,59–18 000ng/g). La méténolone et l’oxandrolone ont également été identifiés. Enfin, 12 % (5/41) des résultats concernent des autres agents anabolisants. Dans cette catégorie, du clenbutérol a été retrouvé à une concentration de 1ng/g et des SARMs avec de l’ostarine à une concentration de 2mg/mL et LGD-4033 à une concentration de 6mg/mL. Douze pour cent (5/41) des analyses concernent les stimulants, les molécules retrouvées pour cette catégorie sont de la méthylhexanamine (7,9–16,3mg/L) et de la 1,3-dimethylbutylamine. Sept pour cent (3/41) des échantillons sont contaminés par de l’higénamine (1,6 %). Cette molécule fait partie de la catégorie des Beta-2 agoniste. Tous les produits retrouvés sont des produits interdits dans le milieu sportif selon les règles de l’AMA, même à très faible concentration.
Conclusion |
L’utilisation de compléments alimentaires ou des médicaments reste un problème dans le monde du sport ; la plupart des utilisateurs n’ont pas conscience des probables contaminations. Les cas de contamination de ces compléments alimentaires ou des médicaments restent réels, ce qui engendre des résultats anormaux dans les urines chez les athlètes lors des contrôles antidopage et ainsi une violation des règles de l’AMA. Malgré toutes les campagnes de prévention sur les risques liés à l’usage de compléments alimentaires, l’usage massif semble réel. Au final, l’athlète reste responsable de ce qu’il consomme.
Il testo completo di questo articolo è disponibile in PDF.Mappa
Vol 35 - N° 2S
P. S31-S32 - Maggio 2023 Ritorno al numeroBenvenuto su EM|consulte, il riferimento dei professionisti della salute.