Interprétation de la présence de GHB dans les échantillons post-mortem en regard du degré de putréfaction - 29/04/23
Riassunto |
Objectifs |
L’interprétation des concentrations post-mortem de GHB reste un problème délicat malgré de nombreuses études et recommandations, notamment du fait de la dégradation de la tétraméthylènediamine dans les tissus en décomposition qui aboutit à la néoformation de GHB [Nishimura H, et al. Forensic Toxicol 2009;27:55–60]. Les cut-offs actuellement recommandés pour distinguer une néoformation d’une exposition ante-mortem sont de 30μg/mL dans le sang périphérique (SP) et l’urine (UR), et de 50μg/mL dans le sang cardiaque (SC) et l’humeur vitrée (HV) [Busardò FP, Jones AW. Clin Toxicol (Phila) 2019;57:149–63]. Néanmoins, des cas pour lesquels les concentrations sont supérieures à ces cut-offs alors que la cause du décès permet d’exclure une absorption ante-mortem, nous ont conduit à démarrer une étude visant à proposer une interprétation des concentrations de GHB post-mortem en regard du degré de putréfaction.
Méthode |
Les analyses ont été effectuées dans les prélèvements autopsiques issus de l’IML de Marseille. Tous les prélèvements de sang cardiaque et périphérique ont été réalisés dans des tubes avec adjonction de NaF à 1 % et placés à +4°C jusqu’à réalisation des analyses. Le GHB a été dosé par CG/SM dans SP. La concentration de 30μg/mL dans ce milieu a été choisie comme cut-off (cf. supra) pour réaliser un dosage de GHB dans les autres fluides biologiques disponibles, SC, UR et HV. La cause du décès, le délai post-mortem (DP), et le score de putréfaction de SMELLBAD [Zumwalt RE, et al. J Forensic Sci 1982;27:549–54] ont été renseignés pour chaque cas.
Résultats |
Sur 139 échantillons analysés, 21 présentaient une concentration dans SP supérieure à 30mg/L avec une cause de décès permettant d’exclure une absorption ante-mortem de GHB. Dans 8 cas, d’autres fluides biologiques étaient disponibles. Les concentrations moyennes étaient de 50,13 (4–149) μg/mL pour SP, de 33,6 (9–60) μg/mL pour SC, de 15 (4–32) μg/mL pour UR et de 10,14 (1–33) μg/mL pour HV. Dans 4 cas, la concentration dans SP est supérieure à la concentration dans SC. Dans tous les cas où elle a pu être mesurée, la concentration en HV est plus faible ou égale à celle mesurée dans les autres compartiments. La concentration moyenne dans SP était de 50μg/mL versus 10μg/mL dans HV. Le DP est de 24h dans 5 cas et de 48h dans 3 cas. Dans 6 cas, la putréfaction est absente ou débutante, dans 1 cas elle est qualifiée de légère et dans le dernier cas de modérée. Les concentrations dans SP et SC ne semblent pas en lien avec la putréfaction.
Conclusion |
Même si ces résultats sont préliminaires et doivent être complétés par une série plus importante, le ratio des concentrations SC/SP semble plus variable que dans la littérature. Par contre, les concentrations dans HV sont systématiquement inférieures aux concentrations dans les autres milieux biologiques, ce qui est concordant avec l’étude de Küting et al. [Küting K, et al. J Anal Toxicol 2022;46:519–27]. Si ce résultat est confirmé sur un effectif plus important, HV pourrait devenir le milieu de référence pour documenter une néoformation post-mortem de GHB comme cela a été proposé par Kintz [Kintz P, et al. Forensic Sci Int 2004;143:177–81]. Enfin, le score de putréfaction ne semble pas être prédictif d’une néoformation.
Il testo completo di questo articolo è disponibile in PDF.Mappa
Vol 35 - N° 2S
P. S21-S22 - Maggio 2023 Ritorno al numeroBenvenuto su EM|consulte, il riferimento dei professionisti della salute.