Un aspect positif des risques de contamination ? Quand une empreinte digitale renferme un xénobiotique - 29/04/23
Riassunto |
Objectifs |
Discuter de l’intérêt de l’utilisation des traces papillaires latentes (TPL) dans le domaine de la toxicologie. Présenter les aspects pratiques et analytiques de l’analyse des TPL, permettant d’évaluer biologiquement une exposition à des xénobiotiques.
Méthode |
Les TPL sont des traces invisibles à l’œil nu qui résultent d’un dépôt de sueur et de sébum présent sur les crêtes papillaires. Les TPL sont composées d’un mélange d’eau, de minéraux et de composés organiques. Une fois présents dans l’organisme, les xénobiotiques se retrouvent dans les TPL par diffusion transcéllulaire et intercellulaire vers le sébum, et également par diffusion passive de la circulation sanguine vers la sueur. Il est aussi possible de retrouver des xénobiotiques dans les TPL à la suite d’un contact direct des doigts avec des xénobiotiques. De ce fait, lorsqu’un doigt touche une surface, la sueur et le sébum de ses pores se déposent sous forme de contours (image miroir des motifs de l’empreinte digitale) sur la surface, qui pourra ensuite être analysée. Il s’agit de l’une des formes de preuve les plus précieuses en raison de leurs caractères uniques.
Résultats |
Cette matrice alternative est prometteuse en toxicologie puisque son recueil est rapide, non-invasif et difficilement falsifiable. C’est pourquoi, au cours des dernières années, l’utilisation des TPL pour la détection des quatre familles de stupéfiant a été rapportée dans la littérature scientifique par plusieurs auteurs. Une étude portant sur l’identification et la quantification de la nicotine a également été publiée. Sur le plan analytique, le protocole de l’analyse des TPL est simple et ne requiert pas d’extraction complexe, comme l’a démontré les données de la littérature. Le mode de recueil est standardisé, soit par pression ferme du bout des doigts sur du papier pour chromatographie en cellulose, soit par frottement d’un coton-tige imbibé de méthanol sur la surface d’un objet. Cependant, pour certaines familles de molécules, telles que les molécules neutres et acides, ne passant pas, ou peu, dans la sueur, l’identification via les TPL pourrait être moins favorable. De plus, il a été rapporté dans la littérature que les molécules mères, qui sont plus apolaires, ont tendance à se trouver à des concentrations plus élevées dans la sueur, que leurs métabolites. De nombreuses études restent à mettre en place afin de vérifier ces éléments dans les TPL.
Conclusion |
L’utilisation des TPL en toxicologie ouvre de nouvelles perspectives. Plusieurs études ont permis de mettre en lumière une préparation d’échantillon facilitée, comparée à celle nécessaire pour l’analyse des matrices dites classiques. De plus, les données de la littérature permettent de mettre en évidence des critères d’interprétation essentiels (lavage de mains, consommation vs contamination) pour éviter les faux-positifs. Toutes ces observations offrent des perspectives intéressantes dans le domaine de la criminalistique, notamment face à des scènes de crimes compliquées.
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Vol 35 - N° 2S
P. S17-S18 - Maggio 2023 Ritorno al numeroBenvenuto su EM|consulte, il riferimento dei professionisti della salute.