Les pathologies du sommeil qui affectent la macro- et la micro-architecture du sommeil ont de graves conséquences cliniques et fonctionnelles diurnes. La fragmentation du sommeil, fréquente chez les personnes âgées, apparaît donc d’intérêt. Nous nous intéressons ici à la relation entre la fragmentation du sommeil et les maladies neurodégénératives (troubles cognitifs, la maladie d’Alzheimer et autres démences).

Cette revue narrative fournit une définition complète et précise de la fragmentation du sommeil, suivie d’une description des méthodes induisant la fragmentation du sommeil sur modèles animaux et chez l’Homme. Certains aspects physiopathologiques de la relation sont abordés : les conséquences neurologiques, et métaboliques. Au final 12 études chez l’animal et 3 chez l’Homme sont sélectionnées.

Des études récentes montrent la contribution de la fragmentation du sommeil dans les processus neurodégénératifs : diminution de la neurogenèse et augmentation des dépôts Aβ et de protéine Tau pour les modèles murins. Si des études semblent indiquer que les sujets ayant un index de microéveils élevé avaient 1,5 fois plus de risques de développer la maladie d’Alzheimer, d’autres études sont nécessaires pour documenter le rôle précis de la fragmentation dans la genèse et/ou l’évolution de ces maladies neurodégénératives.

La relation entre fragmentation du sommeil et maladies neurodégénératives pourrait être bidirectionnelle. Traiter les pathologies fragmentantes chez l’adulte est un objectif de préservation des fonctions cognitives.