La privation de sommeil est un problème majeur chez les coureurs d’ultratrail. La majorité passe deux nuits sur le parcours, certains optant pour des siestes pendant la course, bien que les bénéfices soient très peu étudiés. Pour la première fois, nous avons pu enregistrer les siestes en polysomnographie et déterminer leur impact sur leur performance.

Au total, 55 coureurs ont participé au Trail scientifique de Clécy, organisé en 6 boucles identiques de 26 kms et 1000m D+ chacune, autour d’un centre scientifique. Les nuits pré et post course, ainsi que les siestes, ont été enregistrées avec un appareil de polysomnographie (SomFit, Compumedics®).

Au total, 17 coureurs ont effectué des siestes, dont 11 étaient des « Finishers (F) » et 6 étaient des « non-Finishers (NF) ». Le temps de course diffère significativement entre les siesteurs (30,36±5,05h) et les non-siesteurs (25,22±4,34h, p<0,005). Les siestes sont effectuées majoritairement entre 3 et 7h et entre 13 et 14h. Les F siestaient significativement moins longtemps que les NF (35,8±7,8min et 50,6±15,8min respectivement, p=0,05), sans influence du temps passé dans la course. La répartition moyenne des stades de sommeil est comme suit : S1=0,3 %, S2=32,3 %, S3=3,6 %, REM=0 %, éveil=56,9 %, sans différence significative entre les F et les NF. Les données de pré et post course sont en cours d’analyses.

Les siestes ne permettent pas de réduire le temps de course. Toutefois elles sont nécessaires aux coureurs de mi et fin-peloton afin de finir la course, contrairement à ceux de l’avant du peloton qui n’ont passé qu’une nuit en privation de sommeil.