L’empathie à la douleur est importante pour la qualité de soin. Elle permet une compréhension de la douleur basée sur la détection et l’évaluation de l’intensité douloureuse nécessaire à sa prise en charge. L’objectif de cette étude était d’évaluer l’impact des horaires décalés, caractéristiques des soignants, sur les processus de la compréhension de la douleur.

L’étude a été réalisée auprès d’une équipe de 21 infirmiers de réanimation cardiaque pédiatrique de Lyon (31±7 ans, 20 femmes). Les tests ont été effectués le matin et le soir, en début et fin de garde de 12h de jour ou de nuit. Dans le premier test, les soignants devaient indiquer si les visages présentés de manière subliminale exprimant de la douleur ou non. Dans le second test, ils devaient estimer l’intensité douloureuse de visages sur une échelle numérique.

Les performances ne variaient pas en fonction des horaires (matin ou soir), ni en fonction des heures travaillées (début ou fin de poste). Le score de somnolence (KSS) était négativement corrélé à la capacité de détection de la douleur suite à une garde de nuit (r=-,51, p=.018), mais n’influençait pas la capacité à juger l’intensité de la douleur.

La capacité de la compréhension de la douleur à travers des visages n’a pas été impactée par les horaires de travail des soignants et semble être stable dans le temps. Par contre la performance étaient influencées par le niveau de somnolence. Des facteurs plus individuels doivent être analysés en détail pour expliquer des altérations comportementales dans la gestion de la douleur.