Les services de gériatrie sont sensibilisés aux prescriptions inappropriées des personnes âgées. Les ordonnances de ces patients sont réévaluées et modifiées dans les services. Certains médecins généralistes les modifient lorsque le patient retourne au domicile. L’objectif de cette étude qualitative était d’évaluer la perception des médecins généralistes des modifications d’ordonnance réalisées par les gériatres hospitaliers afin de comprendre pourquoi ces premiers les remodifiaient a posteriori. Vingt-deux médecins généralistes de la région Auvergne-Rhône-Alpes ont été interrogés lors d’entretiens semi-dirigés. Les généralistes appréciaient le regard extérieur du gériatre sur les ordonnances. Ils déclaraient qu’elles étaient plutôt respectées, avec des ajustements plutôt que des modifications. Ces ajustements étaient jugés globalement pertinents. Les raisons des changements apportés par les gériatres étaient l’apparition d’une nouvelle pathologie, une potentielle iatrogénie identifiée dans l’ordonnance prescrite par le généraliste, un problème de disponibilité en pharmacie hospitalière et un manque de connaissance du gériatre concernant l’historique médical du patient. La présentation clinique du patient à l’hôpital était jugée différente de celle du domicile par les médecins généralistes. Le patient insistait parfois pour un retour à l’ordonnance antérieure. Enfin les médecins généralistes auraient préféré des recommandations de modifications transmises via le compte rendu plutôt que des modifications imposées.

Geriatric departments observe that some prescriptions for the elderly are inappropriate. These prescriptions are re-evaluated and altered in these departments. Some general practitioners change them again when the patient returns home. The objective of this qualitative study was to assess the perceptions by general practitioners of prescription changes made by hospital geriatricians so as to understand why these changes occurred. 22 general practitioners from the Auvergne-Rhône-Alpes region were interviewed in semi-structured interviews. The GPs took a favorable view of the outside opinions of geriatricians on their prescriptions. They said they were generally respected, with adjustments rather than changes. These adjustments were globally considered to be relevant. The reasons for the changes made by the geriatricians were the appearance of a new pathology, potential iatrogenicity identified in the GP's prescription, a problem of availability in the hospital pharmacy or a lack of knowledge on the part of the geriatrician concerning the medical history of the patient. The GPs considered that the clinical presentation of patients at home differed from their presentation in hospital. Patients sometimes insisted on a return to the previous prescription. Finally general practitioners would have preferred recommendations for changes to be transmitted via a report rather than imposed.