Les patients atteints d’une polyarthrite rhumatoïde (PR) développent un système de peurs et de croyances concernant leur maladie et leur traitement. Ces croyances peuvent influencer la perception du besoin de leur traitement. L’objectif de notre étude était d’évaluer les croyances spécifiques des patients atteints de PR sous biothérapie (bDMARD) et de déterminer la relation avec les paramètres d’activité de la maladie.

Il s’agit d’une étude transversale portant sur des patients atteints de PR et traités par des bDMARDs. Les données sociodémographiques, cliniques, biologiques et thérapeutiques ont été recueillies. Le questionnaire Beliefs about Medicines Questionnaire (BMQ) a été utilisé pour évaluer les croyances spécifiques des patients en rapport avec la nécessité de prise du bDMARD.

Soixante-quinze patients atteints de PR ont été inclus (80,0 % femme et 10 % homme). L’âge moyen des patients était de 57±9 ans. La majorité des patients étaient mariés (85,3 %) et sans emploi (68 %). La durée moyenne d’évolution de la PR était de 15±80 [2–39]. L’activité moyenne de la maladie mesurée par le DAS28(CRP) était de 3,94±1,32 [1,21–7,15]. Le retentissement fonctionnel moyen mesuré par le score HAQ était de 0,6±0,4 [0–2,2]. Tous les patients étaient sous biothérapie pour une durée moyenne de 37,17±39,44 [4,00–24,01]. Les molécules prescrites étaient l’Infliximab (22,7 %), le Certolizumab (22,7 %), le Tocilizumab (22,7 %), l’Etanercept (21,3 %) et le Golimumab (1,3 %). En moyenne, le score des croyances spécifiques concernant la nécessité de prise du bDMARD était de 20,62±5,71 [5–25]. Ce score était statistiquement corrélé à l’Echelle Visuelle Analogique douleur (r=0,367, p=0,001), à l’Evaluation Globale Patient (r=0,307, p=0,007), à l’HAQ (r=0,264, p=0,022), au nombre de réveils nocturnes (r=0,319, p=0,005), au nombre d’articulations douloureuses (r=0,380, p=0,001), au nombre d’articulations tuméfiées (r=0,441, p=0,001) et au DAS28 (CRP) (r=0,366, p=0,001). Le score des croyances spécifiques de nécessité n’était pas corrélé à la durée de la raideur matinale (r=–0,052, p=0,656).

De ces résultats, on peut constater que plus le traitement est efficace, plus la maladie est contrôlée plus la perception du besoin augmente ce qui amène certainement à une meilleure adhésion.