Artérite temporale révélant une syphilis secondaire - 07/12/22
Riassunto |
Introduction |
Un tableau d’artérite temporale doit faire évoquer en priorité une artérite à cellules géantes. Cependant, des diagnostics différentiels existent et comportent classiquement : vascularite systémique (périartérite noueuse, vascularite associée aux ANCA), infection à VZV, infiltrat pariétal sur maladie associée aux IgG4 ou dépôts pariétaux d’amylose. Nous rapportons une observation inhabituelle d’artérite temporale menant au diagnostic de syphilis secondaire.
Observation |
Un homme de 64 ans consultait pour des céphalées hémicrâniennes droites apparues depuis 72heures. Ses antécédents comportaient deux épisodes de syphilis traités il y a plus de 30 ans. L’examen était en faveur d’une artérite temporale (abolition du pouls temporal droit, hyperesthésie du scalp), sans atteinte oculaire (examen ophtalmologique normal) ni douleurs des ceintures. On notait aussi une ulcération indurée du sillon balano-préputial, une adénopathie inguinale droite indolore de 3cm, des syphilides et des lésions diffuses de roséole, dans un contexte de rapports oro-génitaux non protégés réguliers. Les explorations retrouvaient une CRP à 82mg/L, des ANCA négatifs, une sérologie tréponémique positive, un test Rapid Plasma Reagin (RPR) positif à 1/128. Le patient avait été traité par prednisone 0,7mg/kg/jour : les céphalées avaient disparu en moins de 12heures et le pouls temporal était redevenu palpable (diminué). Il avait ensuite été traité par EXTENCILLINE 2,4 millions d’unités internationales par voie intra-musculaire. Le TEP-scanner réalisé après 5jours de corticothérapie retrouvait des adénopathies iliaques et inguinales droites hypermétaboliques, sans fixation pathologique des vaisseaux. La biopsie de l’artère temporale droite réalisée après 15jours de corticothérapie était normale et l’écho-doppler de l’artère temporale droite préalable retrouvait une paroi épaissie avec un trajet vasculaire filiforme. La ponction lombaire a été refusée par le patient. La corticothérapie a été arrêtée après 15jours. Les lésions cutanées ont régressé et les céphalées n’ont pas récidivé avec un recul de 9 mois.
Discussion |
Nous décrivons un cas d’artérite temporale typique (signe du peigne, abolition du pouls, sténose avec épaississement pariétal à l’écho-doppler) contemporaine d’une syphilis primo-secondaire. L’évolution favorable sous Extencilline et malgré un arrêt précoce de la corticothérapie suggère un lien de causalité. Les atteintes vasculaires de la syphilis, survenant à la phase tardive, comportent classiquement les aortites, les anévrysmes coronariens, les vascularites du système nerveux central et les atteintes rétiniennes. Cinq cas de syphilis compliquées d’artérite temporale, survenant tous chez des hommes de plus de 50 ans, ont été rapportés. Tous les patients présentaient un signe du peigne et un syndrome inflammatoire biologique. La biopsie d’artère temporale, réalisée sous corticothérapie chez la plupart des patients, était normale chez 4 patients, et retrouvait des lésions inflammatoires chez un patient. La syphilis était diagnostiquée à un stade secondaire chez tous les patients, avec une atteinte cutanée chez 3/5 (sans chancre, contrairement à notre observation), oculaire chez 2/5, ORL chez 1/5, neurologique chez 1/5. Tous les patients ont reçu à la fois une antibiothérapie et une corticothérapie brève ; l’évolution était favorable chez tous.
Conclusion |
L’artérite temporale peut donc être considérée comme une exceptionnelle complication vasculaire précoce de la syphilis. En cas d’artérite à cellules géantes atypique, une sérologie syphilitique doit être réalisée.
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Vol 43 - N° S2
P. A538-A539 - Dicembre 2022 Ritorno al numeroBenvenuto su EM|consulte, il riferimento dei professionisti della salute.
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