Vascularite cutanée lupique secondaire à une vaccination par le vaccin Pfizer-BioNTech COVID-19 : à propos d’un cas - 07/12/22
Riassunto |
Introduction |
L’outil le plus puissant pour lutter contre la pandémie COVID-19 reste à ce jour la vaccination. Bien que les différents vaccins commercialisés soient généralement bien tolérés, des évènements indésirables ont été rapportés dont l’apparition ou la réactivation d’une vascularite cutanée et le développement d’un lupus érythémateux cutané. Des peptides en commun entre la protéine spike et les protéines humaines suggèrent le développement d’une auto-immunité par le biais du mimétisme moléculaire. Ce mécanisme serait similaire à celui de l’auto-immunité induite par une infection au SARS-CoV-2. Le lupus érythémateux systémique est une maladie auto-immune de présentation protéiforme. De multiples facteurs (génétiques, environnementaux et immunologiques) interviennent dans sa pathogénie. Nous rapportons le cas d’une patiente ayant développée une vascularite cutanée lupique après avoir reçu la deuxième dose du vaccin Pfizer-BioNTech.
Observation |
Il s’agit d’une patiente de 26 ans, qui a présenté 14 jours après la deuxième dose de vaccin Pfizer-BioNtech des lésions érythémateuses maculopapuleuses non prurigineuses augmentant de taille de façon centrifuge intéressant les membres et le visage en épargnant le front et les sillons nasogéniens. La biopsie cutanée a montré une lésion évoluée de vascularite leucocytoclasique des vaisseaux de petits calibres. La patiente a reçu de la prednisone a dose de 60mg/j pendant deux semaines avec dégression progressive, associée à de la colchicine pendant 1 mois avec disparition complète des lésions. L’évolution a été marquée 4 mois plus tard, suite à une exposition solaire, par une récidive de la symptomatologie de base. Le bilan immunologique réalisé a retrouvé : des anticorps antinucléaires positifs à 1/160 de fluorescente mouchetée, des anticorps anti-SSA, anti-Ro52 et anti-ribosomes positifs. Les anti-ADN natifs et les ANCA était négatifs. La recherche d’une cryoglobulinémie est revenu négative. Les fractions C3 et C4 du complément étaient non consommées. La biologie standard a retrouvé une lymphopénie à 800 éléments/mm3 et une thrombopénie à 100 000 éléments/mm3. Le diagnostic de lupus systémique a été retenu sur les critères de classification EULAR/ACR 2019 (10 points). La patiente a été mise sous antipaludéens de synthèse (plaquenil 200mg×2/jour) et sous faibles doses de prednisone (5mg) avec bonne évolution.
Discussion |
Dans les études de phase 3, le vaccin Pfizer-BioNTech COVID-19 a démontré une efficacité de 95 % dans la prévention contre l’infection à SARS-CoV-2. La formation d’auto-anticorps et l’apparition de maladies auto-immunes ont été observées dans les suites d’une infection COVID. Les mécanismes physiopathologiques décrits sont : une réponse immunitaire excessive, un mimétisme moléculaire entre les protéines virales et celles de l’hôte et l’activation de plusieurs voies de l’inflammation.
Conclusion |
Il n’existe pas de données définitives indiquant que les vaccins à ARNm seraient responsables du développement d’une auto-immunité, néanmoins la chronologie de la survenue des symptômes fait suggérer une possible association éthiopathogénique entre l’administration du vaccin et la survenue d’un lupus chez des sujets génétiquement prédisposés. Par conséquent nous espérons que ce cas clinique ne décourage nullement contre la poursuite de la vaccination, qui reste à ce jour le seul outil efficace dans la lutte contre la pandémie, mais qu’il sensibilise sur la possible survenue d’un lupus suite à une vaccination au sein d’une population prédisposée.
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Vol 43 - N° S2
P. A461-A462 - Dicembre 2022 Ritorno al numeroBenvenuto su EM|consulte, il riferimento dei professionisti della salute.