Hyperprotidémie révélant une maladie de Castleman multicentrique HHV-8 positive chez un patient HIV négatif - 07/12/22
Riassunto |
Introduction |
La maladie de Castleman multicentrique (MDCM) est une lymphoprolifération polyclonale, réactionnelle à l’infection par l’Human Herpes Virus-8 (HHV-8) ou idiopathique. L’histologie ganglionnaire est plus souvent plasmocytaire polyclonale. L’hyperprotidémie et l’hypergammaglobulinémie majeures chez ce patient nous ont paru exceptionnelles.
Observation |
Un patient de 53 ans, d’origine sénégalaise, était adressé en médecine interne pour l’exploration d’une anémie avec hyperprotidémie. Ses antécédents étaient une hypertension artérielle et un diabète de type 2. On notait un tabagisme actif à 15 PA, sans intoxication alcoolique. Il décrivait une asthénie, une anorexie avec perte de 12kg en 3 semaines, une fièvre vespérale et des sueurs nocturnes. L’examen clinique retrouvait des adénopathies jugulocarotidiennes, sous mandibulaires, axillaires et inguinales sans hépatosplénomégalie. Une anémie isolée à 8,5g/dL régénérative, à Coombs positif en IgG était observée. L’hyperprotidémie à 110g/L était responsable d’une fausse hyponatrémie à 128mmol/L. Absence d’insuffisance rénale, bilan hépatique normal, CRP à 30mg/L, albumine à 25g/L, sans protéinurie. L’électrophorèse des protéines sériques montrait une forte hypergammaglobulinémie polyclonale à 48,9 % (normalité 11,1–18,8 %). Les IgG totales étaient à 54g/L, IgG1 à 43g/L, IgG4 0,12g/L, IgA à 6,55g/L, IgM à 0,81g/L. Le bilan auto-immun et infectieux notamment la PCR leishmaniose et sérologie VIH était négatif, à l’exception de la PCR HHV-8 positive dans le sang. Le myélogramme retrouvait 16 % de plasmocytes polyclonaux, une hyperplasie de la lignée érythroblastique, sans cellule anormale. La TDM TAP mettait en évidence des adénopathies supra-centimétriques sus et sous-diaphragmatiques, hypermétaboliques à la TEP-TDM. La biopsie ostéomédullaire était normale. La biopsie d’une adénopathie inguinale retrouvait une hyperplasie vasculaire hyaline avec plasmocytose polyclonale et un marquage HHV-8 positif sur quelques cellules. Le diagnostic d’une MDCM associée à l’HHV-8 était posé. Un traitement par rituximab et étoposide permettait une évolution clinicobiologique favorable à 4 mois avec une régression des adénopathies, de l’hyperprotidémie et de l’anémie.
Discussion |
L’hyperprotidémie en lien avec une hypergammaglobulinémie polyclonale est retrouvée dans la majorité des MDCM, avec un chiffre médian d’IgG de 27g/L [1 ]. Un test de Coombs positif est retrouvé dans 14 % des cas de MDCM HHV8+ [1 ]. Parmi les causes les plus fréquentes d’hypergammaglobulinémie, on note les maladies infectieuses (18 % des cas, dont VIH, parasitoses dont la leishmaniose), les lymphoproliférations non malignes (16 %, dont la maladie à IgG4 et MDCM), les maladies auto-immunes (15 %, dont le syndrome de Sjögren) et les hémopathies malignes (14 %) [2 ]. Toutefois, les hyperprotidémies supérieures à 100g/L sont majoritairement retrouvées dans l’infection VIH, les hépatopathies ou le Sjögren [2 ].
Conclusion |
Devant une hypergammaglobulinémie polyclonale même majeure, le clinicien doit se souvenir de la possibilité de diagnostiquer une MDCM, faire la recherche de l’infection HHV8 et orienter l’anatomopathologiste dans sa lecture de l’adénopathie.
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Vol 43 - N° S2
P. A446-A447 - Dicembre 2022 Ritorno al numeroBenvenuto su EM|consulte, il riferimento dei professionisti della salute.
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