Description d’une cohorte française multicentrique de porteurs asymptomatiques d’anticorps anti-phospholipides - 07/12/22
Riassunto |
Introduction |
Les anticorps anti-phospholipides (APL) peuvent être associés à des évènements thrombotiques ou obstétricaux dans le cadre du diagnostic de syndrome des anticorps anti-phospholipides thrombotique (SAPL) selon les critères de classification révisés de Sydney 2006, mais ils sont parfois retrouvés chez des porteurs asymptomatiques. Ces bio-marqueurs sont souvent associés à des maladies auto-immunes (MAI) ou moins fréquemment à d’autres maladies, et ils font partie des critères de classification ACR/EULAR 2019 définis pour le lupus érythémateux systémique. Nous avons étudié les caractéristiques des patients porteurs d’APL asymptomatiques, les associations de ce groupe avec d’autres maladies, et comparé ce groupe avec les patients présentant un SAPL.
Patients et méthodes |
Nous avons analysé les données issues de 507 patients de la cohorte française multicentrique décrite présentant des APL persistants mesurés entre janvier 2012 et janvier 2019. Au sein de ce groupe, nous avons tout d’abord analysé et décrit le groupe de patients porteurs d’APL asymptomatique au plan clinique, biologique, et leur association avec d’autres maladies. Puis nous avons comparé au sein de ce groupe les patients porteurs d’APL « primaires » versus « secondaires » à une maladie auto-immune. Enfin, nous avons comparé ces groupes avec le groupe des patients SAPL de la cohorte.
Résultats |
Une majorité des patients des deux groupes sont des femmes, avec une prédominance dans le groupe SAPL (79,5 % vs 70,1 %, p=0,02) en comparaison avec le groupe des porteurs asymptomatique d’APL. Les facteurs de risques cardiovasculaires sont similaires dans les deux groupes. Au plan biologique, on retrouve un taux supérieur d’APL triple positif (28,9 % vs 13,9 %, p<0,001) tout comme une prédominance des ANA, anti-ADNdb, anti-SSA/SSB dans le groupe SAPL. De manière intéressante, nous avons observé une majorité d’APL atypiques dans le groupe des porteurs d’APL asymptomatiques primaire avec un trend vers une différence significative entre groupes (31,1 % vs 20,2 %, p=0,075).
Concernant l’association avec d’autres maladies, le lupus érythémateux systémique était la plus fréquente dans le groupe SAPL (30,5 % vs 19,9 %, p=0,009), néanmoins cette maladie restait fréquente avec 1/5 patients touché dans le groupe des porteurs asymptomatiques d’APL. On retrouve une plus grande fréquence de polyarthrite rhumatoïde (11,8 % vs 1,5 %, p<0,001) et de spondylarthrite ankylosante (5,9 % vs 0,8 %, p=0,003) dans le groupe des porteurs d’APL asymptomatiques, ainsi qu’une prédominance d’insuffisants rénaux chroniques dans ce même groupe (29,9 % vs 18,8 %, p=0,026). Les porteurs d’APL asymptomatiques présentaient une mortalité plus basse (2,9 % vs 9,1 %, p=0,006), sous réserve d’une période d’observation plus courte pour ce groupe. Nous n’avons pas constaté d’évènements thrombotiques dans ce groupe durant la période d’observation.
Dans notre analyse de sous-groupe comparant les porteurs d’APL asymptomatiques primaires (sans MAI associée) et secondaires (avec MAI), nous avons observé un âge plus avancé (55 ans, IQR 42–66 vs 49 ans, IQR 36–61, p=0,015), et une plus forte prévalence de cancer/hémopathies malignes (7,9 % vs 1,6 %, p=0,046) dans le groupe des porteurs d’APL asymptomatiques primaires. Les porteurs d’APL asymptomatiques secondaires étaient plus fréquemment traités par anti-agrégants, hydroxychloroquine et corticostéroïdes systémiques. Nous n’avons pas trouvé de différence de mortalité entre les deux sous-groupes.
Conclusion |
Le groupe des patients porteurs asymptomatiques d’APL est hétérogène, et la présence d’APL peut être expliquée par l’association avec des maladies auto-immunes, des infections ou des cancers associés, quoique certains patients ne présentent aucune maladie associée identifiée. Nous n’avons pas observé d’évènements thrombotiques survenu chez les porteurs asymptomatiques d’APL durant la période d’observation. Comme attendu, la mortalité était plus élevée dans le groupe SAPL. Nous n’avons pas trouvé de différence de mortalité dans l’analyse des sous-groupes d’APL primaires versus APL secondaires.
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Vol 43 - N° S2
P. A421-A422 - Dicembre 2022 Ritorno al numeroBenvenuto su EM|consulte, il riferimento dei professionisti della salute.
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